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Arnaud Blanc 25 mars 2023

Maréchal des Logis-Chef Arnaud Blanc, tué en service commandé
 à l'âge de 35 ans. Participant à une opération de police judiciaire
 en forêt guyanaise, est tombé sous les balles de malfaiteurs
 lourdement armés, Victime du Devoir. 
Le 25 mars 2023 vers 05 heures 30 à Maripasoula (Guyane), en opération depuis 2 jours près de Dorlin avec deux autres gendarmes et cinq militaires de l'Armée de Terre dans le cadre de la lutte contre l'orpaillage illégal, le Maréchal des Logis-Chef Arnaud Blanc est pris sous le feu intense de plusieurs malfaiteurs alors qu'il progressait en tête. Engageant aussitôt la riposte avec ses camarades, le MDC Blanc est très gravement atteint par 2 balles au thorax et doit être dégagé sous les tirs nourris. Malgré les premiers secours immédiatement prodigués par un auxiliaire sanitaire, le sous-officier succombe à ses blessures avant d'avoir pu être évacué par hélicoptère.

À l'issue d'importantes recherches mobilisant 500 militaires, 10 interpellations ont lieu en Amazonie et 5 personnes ont été incarcérées. Parmi eux un individu brésilien âgé de 20 ans, interpellé le 08 avril 2023 et soupçonné d'être le meurtrier du MDC Blanc.

Deux militaires de l'Armée de Terre avaient déjà été tués par balles en 2012 près de Dorlin tandis que deux gendarmes avaient été grièvement blessés. Trois autres militaires étaient décédés accidentellement en opération en 2019 sur la commune. De nombreux meurtres ont par ailleurs eu lieu entre bandes rivales dans ces zones.

Né le 18 novembre 1987, le Maréchal des Logis-Chef Arnaud Blanc affichait 14 ans de services et était affecté à l'Antenne GIGN de Cayenne (Guyane) depuis 2019. À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Major. À titre posthume, il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, la Médaille Militaire, la Médaille de la Gendarmerie (avec palme de bronze) et la Médaille de la Sécurité Intérieure (échelon or). Pacsé, père de deux enfants âgés de 2 et 5 ans, il avait 35 ans.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)

Cyrille Morel, Rémi Dupuis et Arno Mavel 22 décembre 2020

De gauche à droite : Lieutenant Cyrille Morel, Adjudant Rémi Dupuis et Brigadier
 
Arno Mavel, tués en service commandé à l'âge de 45, 37 et 21 ans. Appelés
 à intervenir pour porter secours à une femme dans un contexte de
 violences intrafamiliales, ont été confrontés à un individu armé,
 bien équipé et particulièrement déterminé.
 Pris sous le feu
 avec leurs camarades dont un fut blessé, sont tombés
 sous les balles dans l'accomplissement
 de leur mission,
 Victimes du Devoir.

Le 22 décembre 2020 vers 21 heures, le CORG du Puy-de-Dôme est contacté par une dame signalant avoir reçu des sms inquiétants de la part d'une amie, laquelle s'est réfugiée sur le toit de son domicile après avoir été violentée par son compagnon. Les premières informations font état que ce dernier est armé.

Peu après 21 heures 20, une première patrouille de Gendarmerie se stationne près de l'habitation en question, au lieu-dit le Cros à Saint-Just (63), dans un secteur montagneux et très rural du village qui ne comprend que 160 habitants. Les militaires sollicitent des renforts. Une dizaine puis une vingtaine de gendarmes arriveront progressivement sur place pour établir un premier périmètre de sécurité. Des sms sont échangés avec la victime des violences qui confirme que son compagnon est armé et insiste sur sa dangerosité. Le concours d'un négociateur est sollicité mais aucun contact ne pourra être établi. Les gendarmes sont séparés et la position du mis en cause n'est pas connue.

Peu après 22 heures 30, alors qu'il vient d'incendier sa maison, le forcené ouvre le feu sur les gendarmes à de multiples reprises avec un fusil semi-automatique AM-15 de calibre .223 Remington. Porteur d'un gilet par balle et de jumelles de vision nocturne, il dispose d'un avantage certain sur les intervenants qui, de par la configuration du terrain, sont séparés les uns des autres. L'Adjudant-Chef Bertrand Boyon et le Brigadier Arno Mavel sont atteints par balles dans des circonstances imprécises. Les deux militaires engagent la riposte mais ne parviennent pas à neutraliser le forcené qui tire en continue avec l'usage d'un silencieux. Gravement blessé mais sauvé par son gilet par balle, l'Adjudant-Chef Boyon est évacué vers un hôpital dans les minutes qui suivent. Pris en charge dans un état désespéré après avoir été touché à l'abdomen, le Brigadier Mavel succombe quant à lui à sa blessure dans la nuit malgré les soins prodigués par les Sapeurs-Pompiers.

Peu avant 22 heures 40, au milieu du chaos et des échanges de tirs, le Lieutenant Cyrille Morel et l'Adjudant Rémi Dupuis s'approchent du domicile et tentent de localiser l'individu, voulant vérifier si une progression des pompiers est possible pour maîtriser l'incendie puis prendre en charge la victime. Pris sous le feu du tueur, l'officier est atteint par 8 balles tandis que son camarade sous-officier est atteint par 3 balles. Fixés par des tirs incessants (plusieurs centaines), les autres intervenants ne pourront récupérer les corps sans vie de leurs camarades qu'après une longue attente, tandis que la position du tireur est toujours inconnue.

D'importants renforts convergent vers le lieu isolé de ce petit village. La compagne de l'auteur est finalement mise en sécurité. Une équipe du GIGN est héliportée sur les lieux le 23 décembre 2020 vers 02 heures 30 mais l'assassin est parvenu à prendre la fuite avec sa voiture. Vers 08 heures, on découvre le cadavre de Frédérik Limol (48 ans) qui s'est suicidé d'une balle dans la tête avec un pistolet après une sortie de route à environ 1,5 km de son domicile. Il avait installé un fusil dans sa voiture, la détente reliée par un fil à la portière côté passager pour tirer en cas d'ouverture. Le triple meurtrier n'avait jamais été condamné mais il avait cependant été déjà mis en cause pour 2 délits en 2016 et 2017, dont des menaces de mort envers sa précédente compagne. Bien qu'il détenait légalement des armes dans le cadre d'une licence de tir sportif, la légalité de la détention des armes utilisées reste incertaine (la presse diffusant des informations contradictoires). Par ailleurs, un enregistrement vocal datant du jour des faits laisse présumer une préméditation de la tuerie.

Né le 04 septembre 1975 à Roanne (42), le Lieutenant Cyrille Morel affichait 23 ans de services dans la Gendarmerie et était commandant adjoint de la Compagnie de Gendarmerie Départementale d'Ambert (63) depuis quelques mois. Devenu gendarme auxiliaire en 1998 (école de Montargis), il était affecté à la BT de Lezoux (63). Sous-officier en 2000 (école de Chaumont) et OPJ depuis 2005, il rejoignait la BT de Tuchan (11) puis la BT de Saint-Amant-Tallende (63) avant de prendre le commandement de la BT de Combronde (63). Devenu officier en 2017, il commandait la COB d'Ambert jusqu'à son affectation à la CGD. Déjà décoré de la Médaille Militaire, il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, la Médaille de la Gendarmerie (avec palme de bronze) et la Médaille d'Honneur pour Actes de Courage et de Dévouement (échelon or) à titre posthume. À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Lieutenant-Colonel. Marié, père d'une fille de 15 ans et d'un garçon de 11 ans, il avait 45 ans.

Né le 17 avril 1983 à Martigues (13), l'Adjudant Rémi Dupuis affichait 13 ans de services dans la Gendarmerie et était affecté à la Brigade Territoriale d'Ambert depuis novembre 2014. Devenu sous-officier en 2007 (école de Libourne) et OPJ en 2010, il rejoignait l'EGM 45/3 de Saint-Amand-Montrond (18) pour 5 ans avant d'intégrer la BT d'Issoire (63) pour 2 ans. À titre posthume, il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, la Médaille Militaire, la Médaille de la Gendarmerie (avec palme de bronze) et la Médaille d'Honneur pour Actes de Courage et de Dévouement (échelon or). À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Major. Pacsé, père d'une fille de 7 ans et d'un garçon de 1 an, il avait 37 ans.

Né le 30 mars 1999 à Montpellier (34), le Brigadier Arno Mavel affichait 2 ans de services dans la Gendarmerie et était affecté au Peloton de Surveillance et d'Intervention de la Gendarmerie d'Ambert depuis juillet 2018, date de sa sortie de l'école de Montluçon. Il venait de réussir le concours sous-officier et il devait intégrer prochainement une ESOG. À titre posthume, il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, la Médaille Militaire, la Médaille de la Gendarmerie (avec palme de bronze) et la Médaille d'Honneur pour Actes de Courage et de Dévouement (échelon or). À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Gendarme. Célibataire sans enfant, il avait 21 ans.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)

Alain Nicolas 21 mai 2016

Adjudant Alain Nicolas, tué en service commandé à l'âge de
 38 ans. Appelé à intervenir sur un forcené 
auteur d'une
 tentative de meurtre dans un contexte intrafamilial
, a
 été pris sous le feu de ce dernier qui l'attendait en
 embuscade.
 Est tombé sous les balles,
 Victime du Devoir.
Le samedi 21 mai 2016 vers 09 heures à Gassin (83), un homme se saisit d'un fusil de chasse et ouvre le feu sur son ex-compagne avec laquelle il vit toujours. Légèrement blessée, la victime parvient à s'enfuir et à alerter la Gendarmerie. Rapidement, les premiers intervenants prennent position devant l'habitation du tireur. Vers 10 heures, treize gendarmes d'une Antenne GIGN arrivent sur les lieux. Les tentatives de contact restent sans effet. On ignore alors si l'homme est toujours dans son domicile.

Vers 11 heures, un groupe de militaires de l'AGIGN se dirige vers la maison pour effectuer une reconnaissance. Caché dans la végétation, fusil de chasse en main, le forcené guette le moindre mouvement. Les deux gendarmes qui s'approchent de lui sont pris par surprise. À l'instant même où il est repéré et face aux sommations qui lui sont faites, l'individu fait feu à deux reprises avant de regagner son domicile. L'Adjudant Alain Nicolas s'écroule, très gravement atteint à la gorge et à la tête par l'une des décharges de chevrotine. Malgré les soins qui lui sont immédiatement prodigués, le sous-officier succombe à ses blessures en quelques minutes.

Incendiant son habitation puis prenant la fuite par les bois bordant la propriété, le meurtrier se suicide par un tir en pleine tête peu après. 
Raymond Torresan (79 ans) n'avait jamais été condamné par la Justice mais il avait écopé, sur décision du Parquet, d'un rappel à la Loi par OPJ la même année pour violence sur son ex-compagne.

En décembre 2015, à moins de 10 kilomètres de Gassin, le Brigadier-Chef Principal Christophe Bouissou (Police Municipale) était tué par balles en service dans un contexte similaire. 
En 1997 à Gassin, c'est l'Adjudant René Frau qui était tué par balles en service, là encore dans un contexte intrafamilial.

Né le 18 avril 1978 à Saint-Etienne (42), l'Adjudant Alain Nicolas affichait 16 ans de services dans la Gendarmerie et était affecté à l'Antenne du Groupe d'Intervention de la Gendarmerie Nationale d'Orange depuis 2 ans. Blessé en service à deux reprises par le passé, il était déjà décoré de la Médaille de la Gendarmerie (avec palme de bronze) et de la Médaille d'Honneur pour Acte de Courage et de Dévouement (échelon argent). À titre posthume, il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur et la Médaille Militaire. À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Capitaine. Marié, père de deux enfants âgés de 7 et 11 ans, il avait 38 ans.


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Laurent Pruvot 25 août 2015

Gendarme Laurent Pruvot, tué en service commandé à l'âge
 
de 44 ans. De retour d'une mission, s'est porté en renfort
 pour neutraliser 
un individu armé déjà auteur d'un triple
 assassinat. Pris sous le feu avec ses camarades
 dont un fut blessé, e
st tombé sous les
 balles, Victime du Devoir.
Le 25 août 2015 peu après 16 heures à Roye (80), un individu muni d'un fusil de chasse ouvre le feu dans un camp de gens du voyage. Tandis que le CORG de la Somme reçoit plusieurs appels, des gendarmes entendent les coups de feu depuis les locaux de leur unité, situés à seulement quelques centaines de mètres du lieu des faits. Les militaires se transportent immédiatement, rejoints par un équipage de la Police Municipale de la commune (une des rares armée dans le département).

Dès leur arrivée rue du Mal Moncey, les premiers intervenants sont pris pour cibles par le tireur qui sort de sa caravane après l'avoir incendié. Deux véhicules sérigraphiés (un de Gendarmerie et celui de la PM) sont marqués par les impacts. Alors qu'il met tout juste pied à terre, le Gendarme Johan Lefevre (26 ans) est blessé au bras par des grains de plomb. Venu prêter main-forte au retour d'une mission, le Gendarme Laurent Pruvot se tient à couvert derrière un véhicule lorsqu'il s'écroule, très gravement atteint par une balle flèche ayant sectionné sa moelle épinière. Leurs camarades engagent la riposte à plusieurs reprises avant de finalement pouvoir maîtriser le forcené, grièvement touché. Rapidement pris en charge par les Sapeurs-Pompiers, les deux sous-officiers sont évacués au CHU d'Amiens (80). Le Gendarme Lefevre survivra à ses blessures mais le Gendarme Pruvot succombe dans la soirée. À l'intérieur du camp, on découvre les corps sans vie de Michel Baumgaertner (46 ans), Lovely Baumgaertner (8 mois) et Mallaurie Baumgaertner (19 ans), successivement assassinés dans des conditions particulièrement effroyables. Trois autres personnes, dont un enfant âgé de 3 ans, survivront aux graves blessures infligés par l'assassin.

Jusqu'ici inconnu de la Justice, Marcel Ruffet (72 ans) était copieusement alcoolisé (2,29 grammes d'alcool dans le sang). Déterminé à faire un carnage, il a tiré près de 40 fois en quelques minutes (39 munitions à grenaille et 1 balle flèche de calibre 12). Ex-forain qui ne faisait pas parti de la communauté des gens du voyage, il vivait dans le camp parmi ceux-ci bien qu'il nourrissait une haine féroce à leur égard. Soigné de ses blessures, il est mis en examen pour assassinats, tentatives d'assassinat, meurtre d'une personne dépositaire de l'autorité publique et tentatives de meurtre sur des PDAP. Placé en détention provisoire dès sa sortie de l'hôpital, il est jugé devant la Cour d'Assises de la Somme en avril et mai 2017, reconnu coupable et condamné à 30 ans de réclusion criminelle (période de sûreté ignorée).

Né le 14 août 1971 à Amiens (80), le Gendarme Laurent Pruvot affichait 22 ans de services dans la Gendarmerie. Affecté au Peloton Autoroute de Roye en 2001 après 7 ans dans la Gendarmerie Mobile, il avait rejoint l'ex-Brigade Rapide d'Intervention de Roye en 2011 qui, devenue Équipe Rapide d'Intervention, avait été intégrée au PA de Roye depuis janvier 2015. À titre posthume, il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, la Médaille Militaire, la Médaille de la Gendarmerie (avec palme de bronze) et est cité à l'Ordre de la Nation. À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Major. Sur le point de se marier avec sa nouvelle compagne, père de deux garçons âgés de 14 et 19 ans, il avait 44 ans.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)

Alicia Champlon et Audrey Bertaut 17 juin 2012

Adjudante Alicia Champlon (à gauche) et Maréchale des Logis-Cheffe Audrey
 Bertaut (à droite),
 tuées en service commandé à l'âge de 28 et 35 ans.
 Intervenant dans une habitation où une rixe venait d'avoir lieu,
 ont été violemment agressées par un couple de malfaiteurs.
 L'arme de dotation de l'une d'elles ayant été arrachée dans
 la lutte,
 sont tombées sous les balles, Victimes du Devoir.

Le dimanche 17 juin 2012 vers 22 heures, le CORG du Var reçoit un appel signalant une violente altercation dans un appartement à Collobrières (83). Une patrouille de Gendarmerie, qui se trouvait à Pierrefeu-du-Var (83) pour surveiller un rassemblement festif sur la voie publique, se transporte sur place. À leur arrivée place Pasteur, l'Adjudante Alicia Champlon et la Maréchale des Logis-Cheffe Audrey Bertaut pénètrent à l'intérieur du logement occupé par quatre personnes et tentent d'éclaircir les circonstances du conflit. Victimes d'un vol un peu plus tôt dans la journée, Hakim Harchi (20 ans) et Nabil Haouach (45 ans) sont venus demander des comptes à Abdallah Boumezaar (30 ans), lequel a été vu par un témoin en possession d'un des objets dérobés.

Les deux militaires décident de séparer les protagonistes pour recueillir les versions de chacun. Harchi et Haouach sont alors invités à quitter l'appartement et à attendre en dehors de l'immeubleSeules avec Boumezaar et sa compagne Inès Farhat (20 ans), les gendarmes tentent d'apaiser la situation mais rien ne se passe comme prévu. À peine descendus à l'extérieur, Harchi et Haouach remontent après avoir entendu des cris. Les militaires reçoivent en effet une multitude de coups de poings et de coups de pieds de la part du couple. L'Adjudante Champlon se retrouve groggy après avoir été sévèrement tabassée au sol. Copieusement alcoolisé, Boumezaar se déchaîne à présent sur la MDC Bertaut qui essaye tant bien que mal de protéger son arme contre cet individu surexcité voulant la saisir. Apercevant la scène, Haouach se précipite sur l'agresseur et le frappe en lui brisant une lampe torche sur la tête pour le faire lâcher prise. S'en suit une lutte pour l'arme de la MDC Bertaut qui a sombré inconsciente sous le déferlement de coups. Haouach parvient à s'emparer de l'arme et il tente d'en faire usage sur l'homme fou de rage en appuyant sur la queue de détente à deux reprises. L'arme n'étant vraisemblablement pas chambrée, rien ne se passe. Aidée par Farhat, Boumezaar arrache finalement le pistolet, actionne le mécanisme de la culasse puis, sans aucune hésitation, exécute la Maréchale des Logis-Cheffe Bertaut de deux balles dans la tête à bout portant. Face à l'horreur, Harchi et Haouach traînent l'Adjudante Champlon hors de l'appartement puis tous courent désormais pour sauver leur vie. Poursuivie par un tueur déterminé, la jeune gradée cherche à atteindre le véhicule de Gendarmerie pour donner l'alerte à la radio. Le chargeur qui était engagé dans son arme s'est décroché dans l'appartement. Encore très étourdie, elle ne peut se défendre. Atteinte par quatre balles sur les six tirées dans son dos en pleine rue, l'Adjudante Champlon est méthodiquement achevée de deux balles dans la tête à bout portant.

Le CORG du Var avisé par des riverains, les renforts arrivent en nombre et découvrent les corps de leurs camarades tuées dans une violence inouïe. 200 gendarmes quadrillent désormais le village de 1900 habitants, aidés d'un hélicoptère. La traque prend fin le 18 juin 2012 vers 03 heures, quand le meurtrier et sa complice sont interpellés sans résistance alors qu'ils se terraient derrière une station service du village. Placés en détention provisoire, tous deux se vantent ouvertement des faits qui leur sont reprochés selon les témoignages de plusieurs surveillants de prison.

Déjà condamné au moins 8 fois par la Justice notamment pour violences avec arme et menaces de mort sur des policiers (en 2004, il avait tenté de saisir l'arme d'une policière lors d'une interpellation), Boumezaar est mis en examen pour meurtre et assassinat de personnes dépositaires de l'autorité publique. Jugé devant la Cour d'Assises du Var en février 2015, il est condamné à la réclusion criminelle dite à perpétuité avec une période de sûreté de 30 ans (la peine maximale prévue en France). En 2019, l'assassin récidive en tentant d'égorger un surveillant de prison qui survivra bien que gravement blessé. Jugé en comparution immédiate devant le Tribunal Correctionnel de Soissons (02) pour 
 « violences aggravées », le détenu est condamné à nouveau à 6 ans de prison ferme.

Déjà condamnée également plusieurs fois par le passé, Fahrat est jugée devant la Cour d'Assises du Var en février 2015 et elle écope de 8 ans de réclusion criminelle pour dissimulation de preuves et complicité de meurtre d'une personne dépositaire de l'autorité publique.

Née le 31 juillet 1983 à Verdun (55), l'Adjudante Alicia Champlon affichait 10 ans de services dans la Gendarmerie et était affectée à la Brigade Territoriale de Pierrefeu-du-Var depuis mai 2012. À titre posthume, elle reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, la Médaille Militaire et la Médaille de la Gendarmerie (avec palme de bronze). En concubinage avec un gendarme, elle avait 28 ans.

La 2ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Dijon (2017) porte le nom de l'ADJ Champlon.

Née le 1er mars 1977 à Chenôve (21), la Maréchale des Logis-Cheffe Audrey Bertaut affichait également 10 ans de services dans la Gendarmerie et était affectée à la Brigade Territoriale de Pierrefeu-du-Var depuis 2007. À titre posthume, elle reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, la Médaille Militaire et la Médaille de la Gendarmerie (avec palme de bronze). Mariée avec un ancien militaire de la Marine Nationale, mère de deux filles âgées de 5 et 12 ans, elle avait 35 ans.

La 3ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Dijon (2017) porte le nom de la MDC Bertaut.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)

Norbert Ambrosse 24 juin 2007

Chef d'Escadron Norbert Ambrosse, tué en service commandé à
 l'âge de 38 ans. Prévenu par les RG que des activistes d'extrême
 droite préparent un cambriolage dans un stand de tir, a organisé
 une opération pour interpeller les malfaiteurs en flagrant délit.
 Tentant de procéder à l'arrestation d'un des auteurs armés
 qui décidait d'ouvrir le feu pour y échapper, est
 tombé sous les balles, Victime du Devoir.
Le 22 juin 2007, le Groupement de Gendarmerie Départementale du Rhône est averti par la Direction Centrale des Renseignements Généraux (Police Nationale) qu'un cambriolage visant le stand de tir de Saint-Andéol-le-Château (69) est en préparation chez un groupuscule d'extrême droite qui cherche à récupérer armes et munitions. Une opération est organisée pour interpeller les auteurs sur le fait. Le dimanche 24 juin 2007 vers 00 heure 30, une quinzaine de gendarmes du MPPE*, commandés par le Chef d'Escadron Norbert Ambrosse, investissent les lieux du stand de tir qui, contrairement à ce que croyaient les cambrioleurs, ne contient ni arme ni munition.

Le Chef d'Escadron Ambrosse, qui devait avoir un rôle de coordination et qui n'avait donc pas pris son gilet par balle, repère un individu de dos se tenant sur le toit d'un bâtiment. Alors que l'officier se précipite vers lui arme à la main en criant des sommations, le malfaiteur distant de 5 ou 6 mètres se retourne et ouvre le feu avec un fusil de chasse, l'atteignant très gravement au thorax d'une balle de gros calibre. Transporté au CH de Givors (69), le CEN Ambrosse succombe à sa blessure le jour même vers 01 heure 30. Tentant de prendre la fuite, le meurtrier est interpellé dans les minutes qui suivent par les autres gendarmes, neutralisé par un tir de flash-ball. Deux de ses complices sont également arrêtés sur place tandis qu'un quatrième homme le sera dans la journée à Meylan (38).

Déjà condamné pour dégradations et violences avec arme, Florent Morat (23 ans) est mis en examen pour meurtre d'une personne dépositaire de l'autorité publique. Jugé devant la Cour d'Assises du Rhône en février 2010, il est condamné à 25 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté ignorée (il risquait la perpétuité). À l'issue du verdict, son père tente de suicider et est sauvé par un gendarme. Les complices, 
Alexandre Roussy (22 ans), Adrien Morat (20 ans) et Alexandre Arnaud (20 ans), mis en examen et placés en détention provisoire pour tentative de vol par effraction en bande organisée, sont également jugés en février 2010 et sont respectivement condamnés à 1, 2 et 1 an(s) de prison ferme. Ces derniers ressortent donc libres du palais de Justice, la période de détention provisoire ayant couvert leur peine.

Né le 22 septembre 1968 à Valence (26), le Chef d'Escadron Norbert Ambrosse affichait 17 ans de services dont 14 ans dans la Gendarmerie et était affecté au Groupement de Gendarmerie Départementale du Rhône depuis 2003 en tant qu'officier adjoint au commandement. Il avait été blessé en service début 2007, ayant reçu un coup de couteau en maîtrisant un forcené. À titre posthume, il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, la Médaille de la Gendarmerie (avec palme de bronze) et est cité à l'Ordre de la Nation. À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Lieutenant-Colonel. Marié, père de quatre enfants âgés de 3 à 12 ans, il avait 38 ans.


Une stèle sera apposée sur les lieux du drame au stand de tir de Saint-Andéol-le-Château. 


*MPPE : Militaires Plus Particulièrement Entraînés - un groupe créé en 1994 et dissout en 2007, qui s'occupait des interventions sensibles relevant de la compétence territoriale du GGD 69.


(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)

Frédéric Mortier 19 janvier 2007

Maréchal des Logis-Chef Frédéric Mortier, tué en service
 commandé à l'âge de 35 ans. Appelé à intervenir
 sur un
 forcené qui avait déjà ouvert le feu à de nombreuses
 reprises dans un contexte intrafamilial, a pénétré
 dans son habitation pour le
 maîtriser. Tandis que
 deux de 
ses camarades furent blessés, est
 tombé sous les balles,
 Victime du Devoir.
Le 19 janvier 2007 vers 10 heures, le planton de la Brigade Territoriale de Carbonne (31) reçoit une femme choquée qui explique que son ex-mari, avec lequel elle vit toujours, s'est saisi d'un fusil de chasse pour tirer dans sa direction alors qu'elle partait en voiture, touchant le véhicule. Une patrouille de l'unité se transporte immédiatement au domicile du mis en cause, sur la commune de Gensac-sur-Garonne (31), village de 300 habitants. 

Les militaires sont visés par plusieurs coups de feu dès leur arrivée sur les lieux alors que le tireur s'est barricadé dans son habitation. Les gendarmes se positionnent autour de la propriété et demandent des renforts. Vers 16 heures 30, le GIGN arrive sur place. Les tentatives de négociation restent sans réponse. Le tireur ne décroche pas son téléphone, il refuse tout contact. Vers 18 heures 30, le forcené sort de chez lui et tombe nez à nez avec une équipe du GIGN en reconnaissance lorsqu'il tire, blessant gravement le Maréchal des Logis-Chef Bruno Tauziet d'une balle flèche. Évacué sous le feu, ce dernier survivra à sa blessure.

Devant la fatalité d'une négociation impossible, la décision d'entrer en force est prise. Vers 22 heures 15, la porte d'entrée est enfoncée et une dizaine de gendarmes s'enfoncent dans la maison. Sommé de lâcher son arme, le forcené ouvre à nouveau le feu. 
En première position dans la colonne d'assaut, l'Adjudant Rodolphe Devedija est blessé par une première décharge de chevrotine malgré la protection d'un bouclier balistique. Une seconde décharge survient dans la foulée. Des grains de plomb ricochent dans la pièce et 3 d'entre eux atteignent le Maréchal des Logis-Chef Frédéric Mortier, en deuxième position dans la colonne. Si l'un des projectiles s'écrase contre son gilet par balle, les deux autres pénètrent par son aisselle et viennent sectionner son aorte, l'atteignant mortellement. Son meurtrier est finalement maîtrisé sans usage ses armes par les autres gendarmes.

Ayant déjà fait l'objet de plusieurs hospitalisations pour ses troubles psychiatriques, André Rouby (66 ans) avait déjà menacé son médecin 10 ans plus tôt avec la même arme obtenue légalement. Considéré comme pénalement irresponsable de ses actes, il bénéficiera d'un non-lieu en mars 2008 et il sera interné dans un hôpital psychiatrique jusqu'à son décès en mai 2017.

Né le 17 mai 1972 à Pithiviers (45), le Maréchal des Logis-Chef Frédéric Mortier affichait 2 ans de services dans l'Armée de Terre (6ème RPIMa) et 14 ans de services dans la Gendarmerie. Sorti de l'ESOG de Montluçon (174ème promotion), il était affecté au GIGN depuis août 2000. Ayant participé à de nombreuses missions particulièrement difficiles, il était déjà décoré par deux fois de la Médaille d'Honneur pour Acte de Courage et de Dévouement (échelon bronze et argent). À titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire et la Médaille de la Gendarmerie. À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Major. Fils et frère de gendarmes, célibataire et sans enfant, il avait 34 ans.


La 292ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Montluçon (2008) porte le nom du MAJ Mortier.

Une stèle commémorative a depuis été apposée dans le village de Gensac-sur-Garonne.

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Laurent Soler 22 décembre 2000

Gendarme Laurent Soler, tué en service commandé à l'âge
 
de
 35 ans. Surprenant des malfaiteurs en flagrant délit
 de cambriolage, s'est lancé à leur poursuite à pied
 et est parvenu à rattraper l'un d'entre eux qui,
 s'avérant armé, décidait d'ouvrir le feu pour
 échapper à son interpellation. Est tombé
 sous
 les balles, Victime du Devoir.
Le vendredi 22 décembre 2000 vers 04 heures, après avoir passé plusieurs heures à rechercher une octogénaire disparue à Lussan (30), une patrouille composée des Gendarmes Laurent Soler et Bernard Corbier fait retour à son unité. Alors que les gendarmes circulent dans Pont-Saint-Esprit (30), trois individus se font remarqués en train de charger des objets dans le coffre d'un véhicule.

Décidés à lever le doute face à cette activité nocturne pour la moins suspecte, les militaires s'arrêtent. Surpris en plein vol par effraction dans un commerce, les trois hommes prennent aussitôt la fuite en courant à travers de petites ruelles. Le Gendarme Soler s'élance derrière les malfaiteurs et distance le Gendarme Corbier. Quelques secondes plus tard, alors que le sous-officier parvient à agripper l'un des auteurs sur la voie publique, plusieurs coups de feu retentissent. Retrouvé par son camarade, le Gendarme Soler a été instantanément tué, atteint à bout portant par deux décharges de chevrotine en pleine tête, son arme à l'étui. Malgré l'arrivée de nombreux renforts et l'établissement de barrages dans toute la région, le meurtrier et ses comparses restent introuvables.

Le 27 décembre 2000, trois mis en cause sont interpellés dans une habitation à Pont-Saint-Esprit. Les preuves s'accumulent contre deux d'entre eux. Placés en détention provisoire, ces derniers avouent leur participation au cambriolage mais nient être les meurtriers. Déjà condamnés par le passé, tous deux rejettent ainsi la faute sur le troisième malfaiteur, toujours en fuite. Les deux hommes, un algérien de 20 ans et un marocain de 23 ans (dont l'un est en situation irrégulière en France), seront jugés devant la Cour d'Assises du Rhône en février 2005 et ils seront respectivement condamnés à 13 et 10 ans de réclusion criminelle (périodes de sûreté ignorées).

Dénoncé par ses complices, Hicham Bouaouiche (26 ans) s'avère être un marocain en situation irrégulière, recherché au Maroc pour insoumission (n'ayant pas effectué son service militaire obligatoire). Quelques jours après le meurtre, repéré au volant d'un véhicule volé à Montpellier (34), il parvenait à semer une patrouille de la Police Nationale qui l'avait pris en chasse. Munis de faux papiers d'identité, il se réfugiait en Allemagne où il était arrêté pour sa situation irrégulière. Relâché avant que sa véritable identité ne soit découverte, il partait pour les Pays-Bas où il échappait de peu à des policiers lors d'une descente dans sa planque. Finalement arrêté en juillet 2001 par des douaniers marocains alors qu'il tentait de passer la frontière, Bouaouiche reconnaît avoir été présent sur les lieux du cambriolage en France mais nie le meurtre du Gendarme Soler. Le Maroc n'extradant pas ses ressortissants, l'accusé sera jugé là-bas en décembre 2004. Risquant la peine de mort (qui avait été requise par le Procureur de Rabat), il est reconnu coupable du meurtre du gendarme français et il est condamné à 30 ans de prison. L'arme du crime, un fusil à canon scié selon les expertises, n'a jamais été retrouvée.

Né le 15 mars 1965 à Béziers (34), le Gendarme Laurent Soler affichait 5 ans de services dans la Marine Nationale et 12 ans de services dans la Gendarmerie. Sorti de l'ESOG de Montluçon (135ème promotion), il était affecté à la Brigade Territoriale de Pont-Saint-Esprit. À titre posthume, il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, la Croix de Chevalier de l'Ordre National du Mérite et la Médaille de la Gendarmerie. À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Major. Célibataire et sans enfant, il avait 35 ans.

La 26ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Libourne (2009) porte le nom du MAJ Soler. La caserne de l'EGM 15/6 de Nîmes (30) et une rue de Pont-Saint-Esprit (celle où il fut tué) porte également son nom.

En 1998 déjà à Lussan, le Gendarme Richard Capel trouvait la mort dans une fusillade avec un malfaiteur. Entre décembre 2000 et avril 2002, 9 policiers sont tués par balles lors d'interventions sur le territoire national. Fin 2001, l'État prend la décision d'équiper individuellement tous les policiers et gendarmes de France d'un gilet par balle (protection jusque là très rarement portée par les policiers ou gendarmes tués en service, faute de moyens).

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Thierry Bruneteaux et Georges Klein 22 septembre 1998

Gendarme Thierry Bruneteaux (à gauche) et Gendarme Georges Klein (à droite), tués en
 service commandé tous deux à l'âge de 36 ans. Engagés sur la traque de
 malfaiteurs auteurs de multiples braquages et cambriolages,
 sont tombés sous les balles
, Victimes du Devoir.

Le lundi 22 septembre 1998 à Mana (Guyane), intégrés à un dispositif d'interception après avoir été avertis de la mise en fuite de malfaiteurs auteurs d'un vol à main armée, les Gendarmes Thierry Bruneteaux et Georges Klein se positionnent à l'intersection de la route nationale 1 et de la route départementale 8 afin de surveiller le flux de circulation.

Vers 18 heures, deux auteurs circulant en moto sont repérés et interceptés par d'autres gendarmes sur une portion de la RN 1 éloignée de la position des deux militaires précités. Avant d'être maîtrisé, l'un d'eux tente d'ouvrir le feu avec un pistolet qui s'enraye. Les barrages et points de surveillance sont levés vers 22 heures sans arrestation supplémentaire mais les Gendarmes Bruneteaux et Klein manquent à l'appel. Leurs camarades organisent immédiatement les recherches. Dans la matinée du 23 septembre 1998, les corps sans vie des deux sous-officiers sont finalement retrouvés dissimulés dans la végétation, ils ont été tués par balles alors qu'ils poursuivaient un ou plusieurs individus dans un massif forestier difficile d'accès.

Les auteurs, 
surinamiens en situation irrégulière, étaient déjà recherchés pour au moins 8 vols à main armée et de nombreux vols par effraction. Arrêté le 24 septembre 1998, André Robin (25 ans) est mis en examen pour les meurtres des GND Bruneteaux et Klein. Jugé, il est reconnu coupable et condamné à la réclusion criminelle dite à perpétuité. Abel André (21 ans), qui avait été interpellé le jour même avec un autre individu, s'avérait quant à lui être un évadé de prison recherché notamment pour assassinat. Autres suites judiciaires ignorées.

Né en 1962 et originaire de Savigny-sur-Orge (91), le Gendarme Thierry Bruneteaux affichait 12 ans de services et était affecté à la Brigade de Recherches de Kourou (Guyane). À titre posthume, il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur et la Médaille de la Gendarmerie. À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Major. Marié et père de quatre enfants, il avait 36 ans.

La 247ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Montluçon (2003) porte le nom du MAJ Bruneteaux.

Originaire de Mulhouse (68), le Gendarme Georges Klein affichait 18 ans de services et était affecté à la Brigade Territoriale d'Iracoubo (Guyane). À titre posthume, il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur et la Médaille de la Gendarmerie. À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Major. Célibataire et sans enfant, il avait 36 ans.

La 477ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Chaumont (2017) porte le nom du MAJ Klein.


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Richard Capel 24 mars 1998

Gendarme Richard Capel, tué en service commandé à
 l'âge de 41 ans. Dans le cadre d'une enquête pour des
 faits de cambriolages, a été pris pour cible par un
 suspect armé qu'il interrogeait. Gravement blessé
 par balles avec son camarade, est parvenu à
 rejoindre son unité pour donner l'alerte avant
 de succomber, Victime du Devoir.
Le 24 mars 1998 vers 19 heures, une patrouille de Gendarmerie se transporte au lieu-dit la Lèque à Lussan (30). 
Enquêtant sur une série de vols par effraction commis chez des particuliers dans les environs, les Gendarmes Richard Capel et Jean-Paul Lambert (42 ans) veulent interroger l'occupant d'un camping-car stationné là depuis plusieurs jours, ce dernier faisant l'objet de soupçons.

Les deux militaires engagent une discussion avec l'homme puis demandent à contrôler son identité. Très calme, ce dernier prétexte vouloir récupérer ses papiers lorsqu'il est perdu de vue quelques secondes. Revenant armé d'un fusil à canon scié, l'individu ouvre le feu à bout portant sur les deux sous-officiers qui, bien que gravement atteints, ripostent aussitôt en neutralisant leur agresseur. Touché aux poumons, le Gendarme Lambert parvient à atteindre une route distante de plusieurs centaines de mètres où un automobiliste s'arrête pour lui porter secours, lui sauvant ainsi la vie. Dans le même temps, le Gendarme Capel trouve la force de conduire le véhicule de dotation. Dans un état désespéré après avoir été blessé à l'abdomen, il rejoint son unité située à environ 4 kilomètres pour alerter ses camarades avant de succomber à ses blessures.

Interpellé par les renforts, le meurtrier de 50 ans est évacué vers un hôpital où il décède en fin de soirée. L'enquête établira qu'il était l'auteur des cambriolages dans la région et que le camping-car qu'il utilisait avait été volé en Suisse.

Né le 05 janvier 1957 à Oran (Algérie), le Gendarme Richard Capel affichait 20 ans de services et était affecté à la Brigade Territoriale de Lussan. À titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire, la Médaille de la Gendarmerie (avec grenade de bronze) ainsi que la Médaille pour Acte de Courage et de Dévouement (échelon or). À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Maréchal des Logis-Chef. Célibataire et sans enfant, il avait 41 ans.

La 464ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Chaumont (2015) porte le nom du MDC Capel. Une stèle a depuis été érigée sur les lieux du drame. Depuis 2012, une course est organisée chaque année par des gendarmes pour honorer sa mémoire.

Deux ans plus tard, le Gendarme Laurent Soler est tué par balles à quelques kilomètres de Lussan alors qu'il tentait d'interpeller des cambrioleurs surpris en flagrant délit.

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Thierry Esnault et Didier Curot 05 août 1997

Gendarmes Didier Curot et Thierry Esnault, assassinés en service commandé à
 l'âge de 32 et 31 ans. Alors qu'ils intervenaient pour ce qui semblait être une
 altercation sur une propriété privée, ont été pris dans un guet-apens
 tendu par un individu armé déjà auteur d'un triple assassinat.
 Sont tombés sous les balles au cours d'une fusillade,
 Victimes du Devoir.

Le 05 août 1997 vers 17 heures 45, un habitant de Saint-Didier (35) téléphone à la Gendarmerie et signale une altercation dans le jardin d'une maison voisine. En réalité, un drame d'une rare violence vient de se dérouler dans ce village d'environ 1300 habitants. 

À l'origine de plusieurs interventions par le passé, Joseph Allain (55 ans) ne supporte pas sa rupture avec Solange Brillet (35 ans). Très jaloux et possessif, il l'harcèle depuis plusieurs jours et celle-ci a porté plainte contre lui peu avant les faits. Ce 05 août, Solange Brillet a invité chez elle ses parents, sa sœur et son frère. La famille est attablé dans le jardin quand Allain, qui était passé une première fois 45 minutes auparavant, revient armé d'un fusil de chasse devant la maison de son ex-compagne. Faisant irruption dans le jardin en hurlant, l'individu est bien décidé à assassiner tout le monde. Qu'importent les supplications de Marguerite Brillet pour que son fils Patrick (25 ans), handicapé et cloué dans un fauteuil roulant à cause d'un accident de la route, soit épargné. Allain ôte successivement la vie des parents et du frère de Solange. Jules Brillet, Marguerite Brillet et Patrick Brillet sont tous les trois exécutés d'une décharge de chevrotine en pleine tête. Bien que gravement blessée, Solange et sa sœur Sylvie parviennent à s'enfuir pour se réfugier chez des voisins. Au même moment une patrouille de Gendarmerie, composée de l'Adjudant Gérard Le Ber ainsi que des Gendarmes Thierry Esnault et Didier Curot, entre dans le hameau. Les témoins contactent à nouveau la Gendarmerie, expliquant avoir entendu des coups de feu et des cris chez leur voisine mais l'équipage intervenant ne peut malheureusement pas être prévenu à temps. Les Gendarmes Esnault et Curot se rendent directement à l'adresse indiquée tandis que l'Adjudant Le Ber s'arrête un peu avant pour prendre contact avec les voisins et obtenir plus de renseignements. 

Arrivés sur les lieux, les Gendarmes Esnault et Curot aperçoivent l'homme non armé, calme et figé au bout d'une petite allée. Les deux sous-officiers, qui n'ont alors pas connaissance du récent carnage, vont à sa rencontre sans précaution particulière. Ayant préparé une véritable embuscade, le criminel se jette sur un bosquet pour récupérer son fusil qu'il avait caché, ouvrant aussitôt le feu. Mortellement atteint par 9 grains de plomb au thorax, le Gendarme Esnault s'écroule sans avoir eu le temps de sortir son arme. Le Gendarme Curot dégaine son arme, riposte sans succès au jugé puis tente de se mettre en protection derrière le véhicule sérigraphié. Il n'aura pas le temps de le faire, il s'effondre à son tour, mortellement atteint dans le dos par une seconde décharge de chevrotine. Commençant à peine d'interroger les voisins, l'Adjudant Le Ber entend les coups de feu et il se précipite immédiatement vers ses camarades. À court de munitions et mis en joue par le gradé, l'assassin lâche son arme puis fait mine de se rendre. Alors qu'il est sur le point d'être menotté, ce dernier exhibe un couteau jusqu'ici dissimulé et bondit sur le dernier militaire. Après une lutte acharnée, l'Adjudant Le Ber parvient à se dégager et à neutraliser son agresseur d'une balle dans l'abdomen.

Soumis à une prise de sang trois heures après les faits, le tueur présente 1,60 gramme d'alcool par litre. On retrouvera 335 000 francs en liquide dans son véhicule, ce qui laisse à penser qu'il avait un plan de fuite. Jugé devant la Cour d'Assises d'Ille-et-Vilaine en septembre 2001, Allain est condamné à la réclusion criminelle dite à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 20 ans. Le verdict est confirmé en appel 1 an plus tard. L'assassin est également condamné à verser 900 000 euros aux parties civiles. Avec une fortune estimée à près de 1 270 000 euros, il organise son insolvabilité en prison avec l'aide d'un codétenu et de trois personnes extérieures. Jugé pour cela devant un tribunal correctionnel en janvier 2012, il recevra 18 mois de prison ferme supplémentaires. Jugé en appel en novembre 2014, Jean-Yves Lemétayer, notaire complice, est quant à lui condamné à 1 an de prison avec sursis, 3 ans d'interdiction d'exercer ainsi que 3000 euros d'amende contre 10 mois avec sursis en première instance.

Le Gendarme Thierry Esnault était affecté à la Brigade Territoriale de Châteaubourg. À titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire, la Médaille de la Gendarmerie et la Médaille d'Honneur pour Acte de Courage et de Dévouement (échelon or). Marié et père d'un enfant âgé de 4 ans, il avait 31 ans.

La 37ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Châteaulin (2012) porte le nom du GND Esnault.

Né le 22 août 1964 à Chartres (28), le Gendarme Didier Curot était également affecté à la BT de Châteaubourg. À titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire, la Médaille de la Gendarmerie et la Médaille d'Honneur pour Acte de Courage et de Dévouement (échelon or). Marié, père de deux enfants âgés de 2 et 5 ans, il avait 32 ans.

La 38ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Châteaulin (2012) porte le nom du GND Curot.

La caserne abritant la BT de Châteaubourg porte également leur nom depuis 2019. À cette occasion, le Colonel Le Masle témoigne, celui-ci étant à l'époque sous-officier et commandant adjoint de la brigade. Hors service le jour des faits, il apprend la mort de ses camarades au journal télévisé, tout comme les épouses de ces derniers : 
« C’était le KO, la vie s’est arrêtée pendant plusieurs semaines à Châteaubourg. Plus tard, des statistiques ont montré qu’il y avait eu moins de vols, moins de cambriolages. Des délinquants que l’on avait interpellé sont même venus nous voir pour nous apporter leur soutien ». Déstabilisée, la BT de Châteaubourg voit partir ses éléments, mutés à leur demande vers d’autres unités. Comme lui, les Gendarmes Esnault et Curot avaient des enfants en bas âge se souvient l'officier : « Ils jouaient ensemble. On a partagé des soirées grillades avec nos camarades. La communauté gendarmique, c’est une petite famille. Au début, ça n’a pas été toujours évident d’en parler. Je découpais tous les articles de presse [parlant des procès du tueur] ». Désormais affecté à Cayenne (Guyane), Hervé Le Masle dira : « Aujourd’hui, tout le monde porte un gilet pare-balles [les gilets pare-balles individuelles n'arriveront qu'en 2001]. Quand je dirigeais mes hommes, je m’imposais qu’ils ne partent pas sans protection. Ça m’a guidé dans mon action ».

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