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Gendarme Fabrice Aufort, assassiné en service commandé à l'âge de 26 ans. Assigné à la surveillance d'un bâtiment après une menace d'attentat lié au nationalisme corse, a été gratuitement pris pour cible avec son camarade par un individu armé. Est tombé sous les balles, Victime du Devoir. |
Le samedi 19 septembre 1992 à Zonza (2A), une surveillance de la Mairie est décidée après qu'elle ait reçu un appel anonyme menaçant d'un attentat à la bombe dans la nuit. La menace est prise au sérieux car le bâtiment a déjà fait l'objet d'un plasticage 6 mois auparavant.
Le dimanche 20 septembre 1992 vers 05 heures 30, les Gendarmes Fabrice Aufort et Joseph Granon sont en faction devant la Mairie de Zonza, à bord d'un fourgon sérigraphié, lorsque l'éclairage de la commune se coupe. C'est à cet instant, au levé du jour et à une distance d'environ 30 mètres, qu'un individu ouvre le feu avec un fusil de chasse. Sur les 12 grains de plomb contenus dans la munition, 9 viennent s'abattre sur le véhicule de Gendarmerie et 5 traversent la vitre arrière. À l'intérieur de l'habitacle, le Gendarme Aufort s'écroule sur son siège, inerte. Atteint à la nuque et dans le dos par 3 projectiles, le sous-officier est instantanément tué. Son camarade, miraculeusement indemne, met pied à terre mais ne voit personne. Malgré le déploiement d'importants renforts, l'assassin parvient à disparaitre.
Les 200 habitants du village sont auditionnés par les enquêteurs qui réussissent à identifier trois suspects début octobre 1992. Olivier Poncet (26 ans) avoue rapidement l'assassinat tout en fournissant une explication d'une stupidité époustouflante. Il déclare qu'il s'agissait d'un « pari après une soirée arrosée » et qu'il a tiré pour « épater » son petit ami, José Giovannoni (28 ans). Le fusil de chasse sera retrouvé sur indication des trois criminels. Vexé par les déclarations de Giovannoni qui nie avoir une relation avec lui, Poncet revient sur ses aveux et accuse alors Giovannoni (déjà condamné pour l'incendie volontaire d'un restaurant) d'être l'auteur du coup de feu. Il déclare désormais que ce dernier, toujours à la suite d'un pari, devait montrer « comment faire courir les gendarmes ». Chacun rejette la faute sur l'autre.
Jugés par la Cour d'Assises du Rhône en avril 1996, Giovannoni est condamné à 20 ans de réclusion criminelle (avec une période de sûreté de 13 ans) pour l'assassinat du Gendarme Aufort tandis que Jacques Zecchi (29 ans) et Poncet sont condamnés respectivement à 15 ans et 10 ans de réclusion criminelle pour complicité d'assassinat sur un agent de la force publique (périodes de sûreté ignorées).
Né le 15 août 1966 à Angoulême (16), le Gendarme Fabrice Aufort affichait 4 ans de services et était affecté à l'Escadron de Gendarmerie Mobile 23/4 de Châtellerault (86) depuis juillet 1990. À titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire, la Médaille de la Gendarmerie (avec grenade de bronze) et est cité à l'Ordre de la Nation. Célibataire et sans enfant, il avait 26 ans.
La caserne de l'EGM 46/2 (ex-23/4) de Châtellerault porte depuis 2000 le nom du GND Aufort.
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Une stèle commémorative est apposée dans la
caserne abritant l'EGM 46/2 de Châtellerault.
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(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)