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Adjudant-Chef Germain Boudet, tué en service
commandé à l'âge de 45 ans. Alors qu'il tentait
de procéder à l'arrestation de deux malfaiteurs
déjà auteurs d'un meurtre, est tombé sous
les balles, Victime du Devoir. |
Dans la nuit du 29 au 30 décembre 1966, ayant obtenu le renseignement que deux individus auteurs d'un vol à main armée commis quelques heures plus tôt à Noailles (19) se trouvent dans un train en direction de Paris (75), une patrouille de Gendarmerie se rend à la gare ferroviaire de Brive-la-Gaillarde (19). Alors qu'il rentre dans un wagon pour procéder à son inspection, l'Adjudant-Chef Germain Boudet repère deux hommes qui prennent la fuite à sa vue. Une course poursuite s'engage dans les couloirs du train mais des coups de feu retentissent rapidement. L'ADC Boudet est retrouvé par son camarade au sol, très gravement atteint d'une balle à la jambe qui a sectionné une artère fémorale. Le sous-officier succombe à sa blessure quelques heures plus tard dans un hôpital de Brive-la-Gaillarde.
Le 08 janvier 1967, Serge Barany (37 ans) et Nöel Marcucci (26 ans) sont interpellés dans la capitale par les policiers de la BRI. La Police Nationale parvient à déterminer que les deux hommes sont les malfaiteurs poursuivis par l'Adjudant-Chef Boudet. Barany dénonce Marcucci comme étant le tireur et, confronté à l'évidence, ce dernier finit par reconnaître le meurtre du militaire. Les deux criminels, déjà condamnés pour divers délits, avoueront 35 cambriolages et 5 vols à main armée commis entre octobre et décembre 1966 mais également le braquage d'un véhicule du Crédit Lyonnais commis dans la soirée du 14 décembre 1966 à Villepreux (78), durant lequel Jacky Jamet (22 ans), employé de banque, était tué d'une balle dans la tête pour 10 000 francs.
Jugés une première fois en octobre 1968 devant la Cour d'Assises de Corrèze, les deux accusés se rétractent. Barany, qui avait avoué le meurtre du jeune employé Jacky Jamet, jure désormais que sa mort n'est qu'un « terrible accident » mais il confesse avoir tiré un coup de feu « dissuassif » en direction de l'ADC Boudet. Marcucci en profite pour tenter de se dédouaner mais il est cependant désigné par un témoin comme étant l'auteur du tir mortel sur le gendarme. Les deux criminels sont finalement considérés comme coauteurs pour tous les faits reprochés et ils sont condamnés à mort. L'arrêt est cassé par la Cour de Cassation pour vice de forme mais ils sont rejugés en mars 1969 devant la Cour d'Assises de Gironde qui rend le même verdict. Graciés par décret présidentiel, tous deux verront leur peine commuée en réclusion criminelle dite à perpétuité (période de sûreté ignorée). Ils seront libérés en même temps, en 1988, après 21 ans d'emprisonnement. Manuel Fernandes, receleur du duo, sera lui aussi interpellé et il écopera quant à lui de 8 ans de prison.
Né le 27 juin 1921 à Saint-Constant (15), l'Adjudant-Chef Germain Boudet commandait la Brigade Territoriale de Brive-la-Gaillarde. Déjà décoré de la Médaille Militaire, il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur et la Médaille de la Gendarmerie à titre posthume. Marié et père de trois enfants âgés de 20 à 13 ans, il avait 45 ans.
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