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Michel Hugel et Jean-Yves Giraud 22 août 1975

Maréchal des Logis-Chef Michel Hugel (à gauche) et Gendarme Jean-Yves Giraud (à droite),
 tués en service commandé à l'âge de 36 et 20 ans. Intervenant sur une prise d'otage
 menée par des nationalistes corses, sont tombés sous les balles
 au cours d'un assaut, Victimes du Devoir.

Le 21 août 1975 à Aléria (2B), une dizaine puis une trentaine de membres du parti politique Action Régionaliste Corse, menés par Edmond Siméoni (41 ans), occupent illégalement une cave viticole exploitée par un agriculteur « pied-noir ». Les militants, équipés d'armes à feu et retenant quatre employés en otages, accusent le propriétaire de la cave d'avoir étendu démesurément ses propriétés au détriment des petits viticulteurs corses. Au delà de ça, ils prétendent dénoncer des escroqueries dans le domaine viticole. Les événements sont rapidement médiatisés. 1200 gendarmes mobiles et CRS sont déployés à proximité des lieux tandis que plusieurs centaines de corses cherchent à atteindre la cave pour afficher leur soutien aux preneurs d'otages. Durant la journée, les forces de l'ordre s'affairent à maintenir à l'écart d'éventuels renforts pour les militants.

Dans la matinée du 22 août 1975, un hélicoptère militaire survole la cave lorsqu'il essuie plusieurs coups de feu. Vers 16 heures, les gendarmes mobiles reçoivent l'ordre de reprendre le contrôle de la propriété. Après plusieurs appels à quitter librement les lieux ainsi qu'après de multiples sommations faites par haut-parleur et restées sans réponse, une partie des gendarmes progressent vers la cave, appuyés par des blindés légers. Face aux grenades lacrymogènes lancées pour les incapaciter, les militants corses répliquent par l'usage de leurs armes, tirant en direction des militaires, principalement avec des fusils de chasse mais également avec une arme automatique. Une intense fusillade s'étend sur 3 minutes. Malgré un état de légitime défense incontestable, aucun usage des armes parmi les gendarmes. Les militants corses, qui déploreront un blessé grave (le pied arraché par une grenade lacrymogène), finissent par déployer un drapeau blanc. Les militaires décident alors d'arrêter leur progression, acceptant la trêve. Pour la Gendarmerie, le bilan est dramatique : le Maréchal des Logis-Chef Michel Hugel et le Gendarme Jean-Yves Giraud ont été tués sur le coup, tous deux atteints d'une balle en pleine têteQuatre autres gendarmes sont blessés par balles, dont deux très gravement.

Simeoni négocie finalement une réédition, il accepte de se faire interpeller à condition que ses hommes puissent repartir libres, chose acceptée par les autorités. Le meneur sera condamné à 5 ans de prison dont 3 ans avec sursis. Plusieurs autres militants, interpellés plus tard, seront condamnés à des peines plus légères.

L'enquête et les autopsies démontreront que les deux sous-officiers assassinés ont été atteints par le même projectile provenant d'une arme de chasse. Leur lâche assassin, qui ne faisait pas partie des preneurs d'otages et qui a tiré depuis un champ environnant selon les expertises balistiques, n'a jamais identifié.

Le 27 août 1975, en réponse à la prise d'otage et à son dénouement tragique, l'ARC est dissoute lors du Conseil des ministres. Des émeutes éclatent aussitôt à Bastia (2B) où la Police Nationale est chargée de ramener l'ordre. À cette occasion, le Brigadier Serge Cassard de la CRS n°46 (30 ans, marié et père d'une fille âgée de 1 an) est assassiné par balle et au moins 17 autres policiers sont blessés dont 3 très gravement, pris pour cible par des tireurs embusqués. Identifié et interpellé, l'assassin du policier avait tiré depuis une position élevée, loin de tout affrontement. Malgré ces circonstances il bénéficiera d'une incroyable tolérance de la Justice, étant condamné à 10 ans de prison et finalement libéré après 6 ans (bénéficiant de la grâce présidentielle de François Mitterrand).

Né le 16 janvier 1939 à Rosny-sous-Bois (93), le Maréchal des Logis-Chef Michel Hugel était affecté à l'Escadron de Gendarmerie Mobile 6/3 de Blanc-Mesnil (93). À titre posthume, il reçoit la Médaille de la Gendarmerie (avec grenade de bronze) et est cité à l'Ordre de la Nation. Marié et père de quatre enfants, il avait 36 ans.

La 129ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Montluçon (1989) porte le nom du MDC Hugel.

Né le 12 avril 1955 à Aix-en-Provence (13), fils d'un gendarme affecté en PGHM, le Gendarme Jean-Yves Giraud était affecté à l'Escadron de Gendarmerie Mobile 2/6 d'Hirson (02). À titre posthume, il reçoit la Médaille de la Gendarmerie (avec grenade de bronze) et est cité à l'Ordre de la Nation. Célibataire et sans enfant, il avait 20 ans.

La 244ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Châtellerault (1989) porte le nom du GND Giraud.


Une stèle commémorative est apposée à la
 caserne de l'EGM 17/9 (ex-2/6) d'Hirson.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)
Sources :
- Livre d'or de la Gendarmerie année 1975
-https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/haute-corse/aleria-22-aout-1975-un-tournant-dans-l-histoire-de-la-corse-788567.html
-https://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu03033/la-fusillade-d-aleria.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1975/08/25/le-film-des-deux-journees_2576403_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1975/08/25/m-poniatowski-la-loi-nationale-ne-sera-pas-defiee_2577244_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1975/08/26/m-jacques-chirac-assistera-aux-obseques-des-deux-gendarmes-mobiles_2576926_1819218.html
-http://www.slate.fr/story/105903/corse-occupation-aleria-creation-flnc
-https://www.lemonde.fr/archives/article/1975/09/05/les-deux-gendarmes-tues-a-aleria-ont-ete-atteints-par-des-projectiles-a-plomb-nu_2591824_1819218.html
- contact en 2023 avec Mesdames Catherine Hugel et Cécile Hugel, filles du MDC Michel Hugel
- contact en 2023 avec Monsieur Hubert Giraud, frère du GND Jean-Yves Giraud

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