Le mardi 30 septembre 1980 peu après 14 heures à Montrouge (92), deux gendarmes circulent à bord d'un véhicule sérigraphié sur l'avenue Aristide Briand, dans le prolongement de la route nationale 20. Chargée de procéder à une enquête domiciliaire dans le secteur, la patrouille se stationne en face d'un établissement bancaire sans se douter qu'un vol à main armée s'y déroule au même moment. Quelques minutes auparavant, trois ou quatre individus se présentaient en effet à la Banque Industrielle et Commerciale de la Région Sud de Paris, équipés d'armes de poing mais également d'une mitraillette. Tandis que deux hommes cagoulés pénétraient dans l'immeuble, une femme faisait possiblement le guet à l'entrée et un troisième homme restait au volant d'un Peugeot J7 dérobé dans la matinée. Les malfaiteurs retiennent les clients et menacent les employés pour obtenir le contenu des coffres lorsque, prévenus de l'apparition des gendarmes par un complice resté à l'extérieur, ils ressortent précipitamment et bredouilles du bâtiment.
Sur la voie publique et au complet, la bande attire évidemment l'attention. Les deux sous-officiers descendent rapidement de voiture mais des rafales de pistolet-mitrailleur s'abattent immédiatement sur eux. Le Gendarme Philippe Montagné n'a pas l'opportunité de se défendre, il s'écroule sous les balles de calibre 11,43 mm. Échappant de justesse au même sort, le Gendarme Jean Mamichel dégaine son arme et engage la riposte. Le J7 démarre au milieu d'une fusillade intense et inégale. À une centaine de mètres de là, alors qu'il se trouve en liaison au guidon de sa moto à l'angle de la rue Barbès, le Garde Jean-Claude Pascal est pris pour cible par les malfaiteurs dans des circonstances qui diffèrent selon les sources. Quoiqu'il en soit, le sous-officier est mortellement atteint de 5 balles à bout portant et il aurait été également percuté par le véhicule des criminels en fuite.
Les renforts convergent sur place en masse alors qu'une foule s'amasse. La quasi-totalité des patrouilles disponibles, de Police et de Gendarmerie, foncent dans la direction prise par les fugitifs tandis que deux hélicoptères survolent la zone. La fourgonnette est retrouvée dans les minutes qui suivent, rue de la Tombe-Issoire dans le 14ème arrondissement de Paris (75), où le commando s'est emparé d'une Peugeot 204 sous la menace des armes. La 204 est à son tour abandonnée dans la périphérie de la capitale et la trace des malfaiteurs est dès cet instant perdue malgré les gigantesques opérations de bouclage. Écoutant les fréquences radio de la Police, de nombreux cibistes s'impliquent et tentent d'aider les forces de l'ordre mais les renseignements s'avèrent être en grande partie erronés, entraînant malgré les bonnes intentions confusions et recherches inutiles.
Le lendemain, les autorités annoncent posséder que peu d'informations obtenues grâce à des témoins. Un signalement de quatre personnes est toutefois diffusé : trois hommes âgés d'une trentaine d'années dont un de type africain et un autre de type maghrébin, possiblement accompagnés par une femme de type européen âgée d'une cinquantaine d'années. Malgré une longue enquête menée par la Brigade de Répression du Banditisme (PN), les meurtriers des gendarmes n'ont jamais été identifiés.
Né le 13 juin 1956 à Carcassonne (11), le Gendarme Philippe Montagné avait reçu sa première affectation à la Brigade Territoriale de Montrouge seulement 1 mois auparavant. À titre posthume, il reçoit la Médaille de la Gendarmerie et la Médaille d'Honneur pour Acte de Courage et de Dévouement (échelon or). Célibataire et sans enfant, il avait 24 ans.
La 62ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Montluçon (1982) porte le nom du GND Montagné.
Né le 18 mai 1953 à Marrakech (Maroc), le Garde Jean-Claude Pascal était affecté à l'Escadron Motocycliste de la Garde Républicaine à Drancy (93). À titre posthume, il reçoit la Médaille de la Gendarmerie et la Médaille d'Honneur pour Acte de Courage et de Dévouement (échelon or). Marié, père d'un enfant âgé de 4 ans et d'un second qui naîtra après son décès, il avait 27 ans.
(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1980/10/02/les-malfaiteurs-qui-ont-tue-deux-gendarmes-ont-echappe-aux-recherches_2811404_1819218.html
- Journal de l'Année Larousse, édition 1980 / 1981
- Journal suisse l'Express, n°228 en date du 1er octobre 1980
- Antenne 2, JT 20h du 30 septembre 1980
- Antenne 2, JT 20h du 1er octobre 1980
- Journal Sud-Ouest, en date du 1er octobre 1980
- Journal Sud-Ouest, en date du 02 octobre 1980
- Livre d'or de la Gendarmerie année 1980
- Livre d'or de la Gendarmerie année 1980
- témoignage en 2022 du Gendarme Henri Magouët, affecté en 1980 à la BT de Montrouge
La 62ème Promotion d'élèves Gendarmes (la Rouge) à sa sortie en 1982 de l'EPPG de Montluçon avait choisi pour parrain le Gendarme MONTAGNE. Son frère était également Gendarme à la BT de Levroux dans l'Indre.
RépondreSupprimerMerci pour ces informations. Si vous avez les coordonnées de son frère ou de tout autre membre de sa famille et qu'ils acceptent d'être contactés je suis preneur SVP. Je suis joignable par le formulaire de contact https://gendarmeriehommage.blogspot.com/p/contact.html.
SupprimerDramatique affaire, le crime est-il prescrit aujourd'hui?
RépondreSupprimerJe ne dispose pas de cette information mais au vu de la date des faits c'est possible...
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