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Affichage des articles dont le libellé est Intervention ou interpellation liées aux atteintes aux biens. Afficher tous les articles
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Pierre Barrois 12 septembre 1986

Maréchal des Logis-Chef Pierre Barrois, tué en service
 commandé à l'âge de 48 ans. Alors qu'il visitait un
 bâtiment régulièrement squatté, a découvert
 fortuitement un fugitif armé déjà auteur de
 tentatives de meurtre sur des policiers.
 Est tombé sous les balles,
 Victime du Devoir.
Le 12 septembre 1986 vers 10 heures à Luçon (85), une patrouille composée de quatre gendarmes et accompagnée du garde champêtre de la commune se rend rue du Gaz pour inspecter un bâtiment habituellement squatté à cette période de l'année.

Alors que le Maréchal des Logis-Chef Pierre Barrois pénètre en premier dans les locaux, il se retrouve nez à nez avec un homme armé d'un fusil à canon scié qui fait aussitôt feu à sa vue. Le sous-officier s'effondre sans avoir pu réagir, atteint à la tête et au bras par deux projectiles tandis que son agresseur se retranche à l'étage. Les renforts arrivent en nombre pour cerner les lieux. Évacué par les Sapeurs-Pompiers vers l'hôpital local, le Maréchal des Logis-Chef Barrois succombe à ses blessures le jour même.

Après deux heures de négociations, Patrick Picandet (25 ans) se laisse interpeller sans résistance. Profitant d'un régime de semi-liberté durant lequel il était employé pour la rénovation d'un ancien fort, le meurtrier du gendarme (qui devait être libéré début 1987) s'était évadé d'un établissement pénitentiaire le 18 août 1986 avec deux autres détenus. Il avait commis depuis de nombreux crimes et délits, notamment le 20 août 1984 à Pau (64) où il avait ouvert le feu sur une patrouille de la Police Nationale qui voulait le contrôler. Suites judiciaires ignorées.

Né le 19 octobre 1937 au Val-d'Ajol (88), le Maréchal des Logis-Chef Pierre Barrois était affecté à la Brigade Territoriale de Luçon. Déjà décoré de la Médaille Militaire, il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur et la Médaille de la Gendarmerie à titre posthume. À titre exceptionnel, il est nommé au grade d'Adjudant. Marié et père de quatre enfants, il avait 48 ans.

La 245ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Châtellerault (1989) porte le nom de l'ADJ Barrois. Une rue de Luçon porte également son nom.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)

Sylvain Bugel 04 juillet 1986

Gendarme Auxiliaire Sylvain Bugel, tué en service
 commandé à l'âge de 21 ans. Au cours d'une
 patrouille, confronté à des braqueurs en fuite
 qui avaient déjà ouvert le feu à plusieurs
 reprises, est tombé sous les balles,
 Victime du Devoir.
Le 04 juillet 1986 vers 15 heures à Pierrelatte (26), quatre individus cagoulés commettent un vol à main armée dans une agence Banque Populaire
. Équipés d'un pistolet-mitrailleur et de pistolets, les malfaiteurs raflent un maigre butin puis sortent sur la voie publique lorsqu'ils font face à un équipage de la Police Nationale qui intervenait après avoir été prévenu d'un déclenchement d'alarme. Une fusillade éclate à l'initiative des braqueurs parmi lesquels un est blessé dans la riposte. Ces derniers retournent dans l'établissement bancaire pour y récupérer un otage, s'en servant comme bouclier humain. Les policiers, visés par de nombreux coups de feu, sont contraints de ne plus répliquer tandis que les malfaiteurs montent à bord d'une voiture volée qui démarre en trombe.

À Bollène (84), l'otage vient d'être libéré lorsque le véhicule des criminels est repéré et bloqué par une patrouille de Gendarmerie. Sous les tirs nourris, les Gendarmes François Cavarec et Robert Gilles engagent la riposte et parviennent à maîtriser le blessé de la bande. Alors que les trois fugitifs restants continuent leur fuite, ils se retrouvent nez à nez avec une seconde patrouille de Gendarmerie qui circulait en ville. Le Renault Trafic sérigraphié est criblé de balles tandis que ses occupants tentent de se mettre à couvert dans l'urgence. Alors qu'il vient tout juste de mettre pied à terre, le Gendarme Auxiliaire Sylvain Bugel est mortellement atteint à la tête par une rafale de pistolet-mitrailleur. Le Gendarme Auxiliaire Jean-Pierre Robin (20 ans) n'a lui aussi pas le temps de réagir, il est gravement blessé par deux projectiles au ventre et à la jambe. Le Gendarme Serge Romero, chef de patrouille, est quant à lui miraculeusement indemne. Les meurtriers dérobent un nouveau véhicule, prenant sa conductrice en otage avant de la relâcher quelques kilomètres plus loin, où leur trace est perdue.

L'interpellation de Michel Canovas (27 ans) le jour des faits est suivie de celle de son frère, Denis Canovas (36 ans), le 05 juillet 1986 à Nice (06) au volant d'une Renault 18 volée et recherchée depuis la veille. On apprend avec surprise que ce dernier était conseiller municipal à Carros (06), affilié au Parti Républicain
Claude Bertrand (29 ans) et Michel Payet (30 ans), les derniers membres de la bande qui avaient vraisemblablement été blessés par la riposte des gendarmes, seront quant à eux interpellés en février 1987 à Évron (53). Inculpés pour meurtre d'un agent de la force publique, tentatives de meurtre sur AFP et 18 vols à main armée, tous sont placés en détention provisoire. Suites judiciaires ignorées.

Né le 08 mars 1965 à Mulhouse (68) et orphelin, le Gendarme Auxiliaire Sylvain Bugel avait choisi la Gendarmerie pour effectuer son service militaire et il recevait sa première affectation au Peloton de Surveillance et d'Intervention de la Gendarmerie à Orange (84) le 1er juillet 1986, soit seulement 3 jours avant son meurtre. À titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire et la Médaille de la Gendarmerie. Il avait 21 ans.


(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)

Patrice Merle 16 novembre 1985

Gendarme Patrice Merle, tué en service commandé à
 l'âge de 29 ans. Alors qu'il intervenait pour contrôler
 les occupants d'un véhicule suspect signalé par un
 témoin, a été confronté avec son camarade à deux
 malfaiteurs armés. Pris pour cible et grièvement
 blessé par balles malgré une riposte immédiate,
 a succombé une semaine après les faits,
 Victime du Devoir.

Le 07 novembre 1985 vers 07 heures 30 à Saint-Germain-du-Teil (48), avisée par un veilleur de nuit que deux individus semblent faire du repérage depuis deux jours, une patrouille de Gendarmerie se transporte près du lieu-dit le Roubenet.

Les Gendarmes Patrice Merle et Pierre Besse s'approchent du véhicule Fiat à bord de laquelle se trouvent les deux hommes lorsque ceux-ci mettent pied à terre en ouvrant le feu notamment avec un fusil à pompe. Séparés, les gendarmes engagent la riposte sans parvenir à atteindre les bandits qui finissent par remonter en voiture pour partir en trombe. Le Gendarme Merle est gravement atteint à la tête par des grains de chevrotine alors qu'il tente de s'opposer à leur fuite. Héliporté vers un hôpital de Montpellier (34), le sous-officier décédera des suites de sa blessure le 16 novembre 1985.

La Fiat, dérobée quelques jours plus tôt à Mende (48), sera retrouvée dans les heures qui suivent près de Chirac (48). Les deux malfaiteurs parviennent à échapper aux recherches en forçant plusieurs barrages établis par les forces de l'ordre. Le meurtrier présumé, Joachin Bayao (35 ans), ainsi que son complice, Francisco Manuel Serano Ribeiro (29 ans), tous deux de nationalité portugaise, seront interpellés en décembre 1985 à Portel (Portugal). Suites judiciaires ignorées. 

Né le 11 décembre 1955 à Cruas (07), le Gendarme Patrice Merle était sorti de l'ESOG de Montluçon (36ème promotion) et était affecté à la Brigade Territoriale de Saint-Germain-du-Teil. À titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire et la Médaille de la Gendarmerie. Marié et père d'une fille âgée de 2 ans, il avait 29 ans.


La caserne de la Brigade Territoriale de Marvejols (48) porte depuis le nom du GND Merle. Une rue de Saint-Germain-du-Teil porte également son nom.


(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)

Alain Girard 14 juillet 1985

Capitaine Alain Girard, tué en service commandé
 à l'âge de 39 ans. Alors qu'il allait procéder à
 l'arrestation d'un repris de justice auteur
 d'incendies criminels, est tombé sous
 les balles, Victime du Devoir.
Le dimanche 14 juillet 1985 vers 23 heures à Arbois (39), avisé que l'auteur d'une quinzaine d'incendies criminels a été localisé après une surveillance, le Capitaine Alain Girard se transporte au domicile de l'individu en question.


Alors que le Capitaine Girard stationne sa Peugeot 305 banalisée à quelques mètres de l'habitation du malfaiteur, ce dernier
 surgit armé d'un fusil de chasse dont il fait aussitôt usage en sortant de son garage. N'ayant pas eu le temps de descendre de son véhicule, l'officier est mortellement touché au cou par deux coups de feu. L
e Gendarme Serge Genre et le Gendarme Auxiliaire Philippe Villar sont blessés dans la foulée par de nouveaux tirs.

Le meurtrier parvient à s'enfuir malgré les recherches engagées par le GIGN. Il sera interpellé deux jours plus tard à Auxonne (21). Roland Cler (35 ans) avait déjà été condamné à plusieurs reprises notamment pour des cambriolages. 
Suites judiciaires ignorées.

Né le 06 novembre 1945 à Draguignan (83), le Capitaine Alain Girard commandait la Compagnie de Gendarmerie Départementale de Champagnole (39) depuis 2 ans. À titre posthume, il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur et la Médaille de la Gendarmerie. Marié, père de deux filles âgées de 12 et 14 ans, il avait 39 ans.

La caserne de la Région de Gendarmerie Départementale de Franche-Comté porte depuis le nom du CNE Girard.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)

Bernard Bouvier 17 mai 1984

Gendarme Bernard Bouvier, assassiné en service commandé
 à l'âge de 25 ans. Appelé à intervenir sur ce qui semblait être
 un cambriolage en cours, a été pris dans un guet-apens
 organisé par deux malfaiteurs armés dont l'un arrachera
 dans la foulée la vie à deux civils. Son camarade
 blessé, est tombé sous les balles,
 Victime du Devoir.
Le 17 mai 1984 vers 00h40, le planton de la Brigade Territoriale de La-Roche-sur-Foron (74) reçoit un appel anonyme signalant un vol par effraction dans une entreprise située dans la zone industrielle des Afforêts sur la même commune. Une patrouille de deux gendarmes quitte l'unité pour se transporter sur les lieux suivie par un équipage de deux gendarmes de la Brigade de Recherches de Bonneville (74) qui venait d'interpeller un jeune homme en flagrant délit de tentative de vol de véhicule.


Arrivée au cul-de-sac menant à l'entrepôt en question, la patrouille de la brigade locale surgit feux éteints et moteur coupé en roues libres. Les deux jeunes gendarmes étant déjà intervenus à cet endroit où sont stockés des pots de peinture ainsi que du matériel d'enseignes, ils savent qu'il n'y a rien à voler et ils pensent qu'il s'agit probablement d'adolescents squatteurs, comme plusieurs furent déjà surpris par le passé. Tandis que l'équipage de la BR de Bonneville, à bord d'une voiture banalisée, s'arrête une centaine de mètres avant pour procéder au contrôle d'un véhicule qui quittait la zone industrielle, les Gendarmes Bernard Bouvier et Daniel Lyan (25 ans) descendent de leur 4L sérigraphiée en rallumant les pleins phares dirigés vers le bâtiment. Ils constatent une effraction sur la porte d'entrée et se séparent tout en restant à vue pour inspecter les deux côtés du local dont l'éclairage est limité. Tout se passe très vite. Le Gendarme Bouvier tombe nez à nez avec deux individus cagoulés sortant de la pénombre, équipés de fusils à pompe chargés à la chevrotine. L'un de ces derniers ouvre aussitôt le feu à environ 1 mètre de distance, tuant sur le coup le sous-officier en l'atteignant à la tête. Le Gendarme Lyan dégaine et chambre immédiatement son pistolet MAC 50 pour répliquer mais il n'y parvient pas, la sûreté de son arme s'étant enclenchée. Les deux malfaiteurs font feu dans sa direction. Alors qu'il se met en protection derrière la 4L et qu'il parvient finalement à engager la riposte, le Gendarme Lyan est gravement blessé dans la fusillade, atteint au bras gauche et à l'épaule gauche par deux plombs de chevrotine. Les criminels veulent achever le militaire mais ils sont mis en fuite in extremis par le Maréchal des Logis-Chef François Detraz (35 ans) et le Gendarme Bernard Paradis (36 ans
), de la BR de Bonneville, qui arrivent sur les lieux au bruit des coups de feu et prennent en charge leur camarade blessé. Évacué vers un hôpital à Bonneville, le Gendarme Lyan survivra.

Laissant sur place une Renault 15 dont le propriétaire sera identifié comme étant le père de l'un d'entre eux, les tireurs atteignent vers 01h10 le parking d'un hôtel situé sur la commune d'Amancy (74) où ils tentent sans succès de dérober une BMW appartenant à des touristes australiens. Poursuivis par le gérant de l'hôtel ainsi qu'un employé, ils ouvrent le feu dans leur direction sans les atteindre avant de se séparer. L'identité des auteurs est rapidement découverte. Il s'agit d'Henri Gruffat (21 ans) et de Jean-Marc Bieser (18 ans). Une intense traque commence, mobilisant la quasi-totalité des unités de Gendarmerie Départementale de Haute-Savoie ainsi que quatre escadrons de Gendarmerie Mobile. Peu avant 03 heures, lieu-dit les Arculinges à Amancy, Gruffat frappe à la porte d'une maison. Là, il menace les habitants, exigeant les clés de leur Renault 5. Refusant de se soumettre, Gérard Dunand (39 ans) est exécuté d'un tir à bout portant tandis que son épouse Annie Dunand (34 ans) est gravement atteinte par un second tir. La scène macabre se déroule devant les enfants du couple. La mère de famille, hospitalisée à Lyon (69), succombera malheureusement à ses blessures.

Vers 03h45, Gruffat force un barrage de Gendarmerie sur l'autoroute A41 à Allonzier-la-Caille (74) puis abandonne non loin la R5 volée. La région survolée par deux hélicoptères et quadrillée au sol plusieurs centaines de gendarmes avec l'aide de la population locale, le tueur se cache dans un tuyau de drainage sous l'autoroute duquel il en sortira le jour même vers 15 heures, avouant son implication dans la tuerie devant deux témoins avant de se suicider dans la foulée par un tir dans la tête. Le 29 mai 1984, on découvre le cadavre de Jean-Marc Bieser (18 ans), identifié comme étant le meurtrier du Gendarme Bouvier. Celui-ci s'est suicidé le 17 mai, peu après s'être séparé de son coauteur. Les chiens engagés sur les recherches étaient passés près de son corps sans marquer l'endroit. Les deux criminels, déjà condamnés à plusieurs reprises, étaient en attente de jugement pour détention illégale d'armes et d'explosifs, lesquels avaient été saisis par les forces de l'ordre.

L'enquête (et notamment le témoignage d'une personne à qui ils avaient demandé de participer) permettra d'établir que l'objectif des auteurs était d'attirer une patrouille de Gendarmerie dans une embuscade, tuer les intervenants, prendre possession des uniformes et du matériel et ce afin de faciliter la commission de braquages. L'appel anonyme provenait d'eux. Ils avaient déjà tenté le coup à Faverges (74) la veille en téléphonant deux fois à la brigade de cette localité mais le planton n'avait pas déclenché d'intervention, les éléments fournis lors des appels lui apparaissant invraisemblables.

Né le 26 août 1958 à Belley (01), le Gendarme Bernard Bouvier affichait 1 an de services dans l'Armée de Terre et 2 ans de services dans la Gendarmerie. Sorti de l'ESOG de Montluçon (54ème promotion), il était affecté à la BT de La-Roche-sur-Foron depuis avril 1982. Titulaires de 3 lettres de félicitations, il reçoit la Médaille Militaire et la Médaille de la Gendarmerie (avec grenade de bronze) à titre posthume. À titre exceptionnel, il nommé au grade de Maréchal des Logis-Chef. Célibataire sans enfant, il avait 25 ans.

La 91ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Montluçon (1985) porte le nom du MDC Bouvier. Une impasse de La-Roche-sur-Foron porte également son nom.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)

Guy Delfosse 27 mars 1984

Général de Division Guy Delfosse, tué à l'âge de 58 ans. Pris en
 otage lors d'un
 braquage de banque alors qu'il était en tenue
 sans être armé,
 a tenté de raisonner des malfaiteurs qui
 s'avéraient être des terroristes d'extrême gauche déjà
 auteurs de plusieurs meurtres dont celui d'un
 policier. A refusé la soumission et a
 été
 lâchement
 exécuté par balles,
 Victime du Devoir.
Le 27 mars 1984 vers 12 heures à Lyon (69), en uniforme mais non armé, le Général de Division Guy Delfosse se rend sur son temps libre dans une agence BNP Paribas située rue Victor Hugo dans le 2ème arrondissement. Au même moment, deux hommes font irruption dans le bâtiment armes aux poings, ordonnant aux clients qu'ils retiennent de se coucher par terre. Les deux criminels remarquent avec surprise le gendarme parmi les otages et, après s'être amusés de la situation, s’adressent à lui en intimant l'ordre de se mettre au sol.

Refusant d'obéir, le Général de Division Delfosse tente de raisonner les malfaiteurs, ignorant qu'il s'agit de membres d'Action Directe, un groupe terroriste anarchiste alors en pleine apogée dans les attentats à la bombe, les assassinats et les vols à main armée sanglants. En 1977 déjà, le meurtrier du Gendarme Luczak avait bénéficié dans sa cavale de l'aide des membres de cette organisation qui, entre 1981 et 1983, causait notamment la mort d'au moins 6 policiers. Les deux terroristes n'apprécient absolument pas qu'on leur résiste et ils l'ont déjà quant à eux prouvé par les meurtres du convoyeur de fonds Henri Delrieu à Caluire-et-Cuire (69) en octobre 1980 et du Brigadier Guy Hubert (Police Nationale) dans le 6ème arrondissement de Lyon en novembre 1981. L'officier de Gendarmerie en payera lui aussi le prix fort, il est frappé à bout portant par 4 balles de calibre .38 special. Affichant fièrement et gaiement son sadisme, le tireur s'assure de ne laisser aucune chance de survie au moyen d'une 5ème balle dans la tête avant de crier, devant les clients et employés horrifiés : « Vous voyez, c'est un vrai hold-up ! ». Trois minutes plus tard, le meurtrier et son comparse quittent l'agence avec un butin estimé à 25 000 francs.

André Olivier (41 ans) et Maxime Frérot (27 ans) sont rapidement identifiés comme les auteurs du vol à main armée et Frérot est plus particulièrement soupçonné du meurtre du militaire. Olivier sera interpellé par la Police Nationale le 28 mars 1986 à Lyon en compagnie d'un autre membre de son réseau, Bernard Blanc (34 ans), tous deux étaient armés et porteurs de gilets par balle. Frérot sera quant à lui interpellé le 24 novembre 1987 à Lyon également, après avoir ouvert le feu sur une patrouille de la PN qui procédait à son contrôle. À cette occasion, le Gardien de la Paix Hugol est gravement blessé par balles tandis que le Gardien de la Paix Baquéro, plus légèrement atteint, parvient à maîtriser le fugitif avec l'aide d'un courageux témoin, chauffeur de taxi. En juillet 1986, Frérot avait commis un autre attentat en piégeant les locaux de la Brigade de Répression du Banditisme de la Préfecture de Police de Paris (75) où une explosion tuait l'Inspecteur Divisionnaire Marcel Basdevant et causait des blessures à une trentaine de personnes, principalement des policiers dont deux furent gravement mutilés.

Frérot et Olivier sont jugés devant la Cour d'Assises du Rhône en juin 1989 et condamnés à la réclusion criminelle dite à perpétuité (période de sûreté ignorée) pour une série d'attentats et de braquages meurtriers commis à Lyon et Paris durant les années 1980. Jugé par la Cour d'Assises Spéciale en octobre 1992, Frérot est condamné une seconde fois à la réclusion criminelle dite à perpétuité pour l'attentat au siège de la BRB. Jugés à nouveau devant la Cour d'Assises Spéciale en juin 1995, les deux terroristes sont condamnés encore à 30 ans de réclusion criminelle pour plusieurs autres attentats. 
Olivier est, en 2021, vraisemblablement toujours incarcéré. Frérot a lui bénéficié d'un régime de semi-liberté dès 2009, après 22 ans d'incarcération, puis d'une liberté totale depuis juillet 2010.

Né le 29 novembre 1925 à Douai (59), le Général de Division Guy Delfosse affichait 11 ans de services dans l'Armée de Terre (1er RCP puis BF / ONU), 29 ans de services dans la Gendarmerie et était affecté depuis 1 an à la caserne Raby* à Bron (69) où il avait pris la direction du 5è
me Commandement Régional de la Gendarmerie Nationale. Vétéran d'Indochine, de Corée et d'AFN, déjà cité à 6 reprises et notamment déjà décoré de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, il reçoit à titre posthume la Croix de Grand Officier de la Légion d'Honneur, la Médaille de la Gendarmerie (avec grenade de bronze) et est cité à l'Ordre de la Nation. Il était décrit comme un homme calme, modeste et réservé qui aimait être près du terrain et surtout près de ses hommes. Fils d'un sous-officier de l'Armée de Terre, marié et père de trois enfants, il avait 58 ans.

La 89ème promotion d'officiers de Gendarmerie de l'école de Melun (1985) porte le nom du GDI Delfosse. Plusieurs rues et places portent également son nom notamment à Saint-Clair-du-Rhône (38), à Lyon et à Bertry (59). Enfin, la caserne du Groupement de Gendarmerie Départementale du Rhône à Lyon porte son nom depuis 1985.

* Le Colonel Raby (GN), résistant de la seconde guerre mondiale, a été déporté et fusillé par l'ennemi en 1943.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)

Éric Galardon et Jacques Morice 10 janvier 1983

Gendarme Éric Galardon (à gauche) et Gendarme Jacques Morice (à droite), assassinés
 en service
 commandé à l'âge de 21 et 22 ans. Engagés sur une opération sensible
 suite à
 une décision de Justice, ont été pris dans une embuscade au retour de
 mission. Confrontés à des dizaines d'individus armés aux côtés de leurs
 camarades et de plusieurs civils dont six furent blessés, s
ont tombés
 sous 
les balles en usant d'une riposte extrêmement limitée.
Ont été emportés
 Victimes du Devoir.

Le 10 janvier 1983 sur la commune de La Foa (Nouvelle-Calédonie), agissant sur décision de Justice, un détachement de Gendarmerie Mobile est envoyé près du village de Koindé pour veiller à la récupération du matériel d'une scierie illégalement occupée après avoir été impliquée dans un conflit avec des tribus kanak. L'opération est organisée discrètement et elle se déroule d'abord sans incident. C'est sur le chemin du retour qu'elle prendra un tournant particulièrement violent.

Vers 13 heures, les véhicules de Gendarmerie escortent ceux de la scierie et circulent sur une étroite piste quand ils se retrouvent stoppés par un barrage de troncs d'arbres volontairement abattus pour empêcher leur progression. Utilisant le matériel récupéré, les employés de la scierie et les gendarmes mobiles parviennent difficilement à dégager la voie sous une pluie de pierres, de cocktails molotov et de hachettes. À l'issue du déblayage, les premiers coups de feu sont tirés par des individus placés en embuscade dans la végétation et principalement équipés d'armes de chasse. Le convoi redémarre en trombe mais le dernier camion militaire s'immobilise, le sous-officier qui le conduit s'étant écroulé sur son siège, atteint par les tirs croisés. Devenu la cible principale, le véhicule fermant le convoi est ainsi criblé de balles de gros calibre. Malgré un état de légitime défense incontestable, la riposte se limite uniquement à l'emploi des grenades lacrymogènes. Aidés par leurs camarades revenus sur leurs pas, les occupants du dernier véhicule parviennent finalement à se dégager mais le bilan est tragique : les Gendarmes Éric Galardon et Jacques Morice ont été mortellement atteints sous le feu tandis que le Chef d'Escadron Jean-Claude Depoire, les Adjudants Jean Adelis et Jacques Blanchard, le Gendarme Christian Le Guilloux ainsi que deux civils conducteurs d'engins ont été gravement blessés.

Depuis plusieurs mois, un conflit opposait deux tribus locales à Louis Barbou, propriétaire de la scierie en question. Celle-ci était désignée comme la cause de la pollution d'une rivière qui alimente en eau les populations autochtones de la région. Une commission d'enquête s'était rendue sur les lieux et avait effectivement constaté une importante pollution causée par ladite scierie. Des citernes d'eau potable avaient alors été envoyées et différentes propositions avaient été faites pour tenter de trouver une solution provisoire. Les représentants des tribus les avaient rejeté et réclamaient à l'exploitant de la scierie des dommages et intérêts. Le 17 novembre 1982, des habitants décidaient d'occuper illégalement le site de la société pour manifester leur mécontentement. Une procédure judiciaire était engagée et un tribunal de Nouméa s'était prononcé en janvier 1983 pour obliger les opposants à laisser l'exploitant de la scierie disposer de son matériel.

Le lendemain des faits, 17 interpellations ont lieu et des dizaines d'armes sont saisies. Inculpées pour leur participation au guet-apens et jugées en juin 1986 par la Cour d'Assises de Nouvelle-Calédonie, 15 personnes sont relaxées ou amnistiées, Pascal Némoaré est condamné à 2 ans de prison ferme tandis que Sylvestre Némoaré (54 ans), accusé de l'assassinat des Gendarmes Galardon et Morice, est condamné à 10 ans de prison ferme. Suites judiciaires ignorées pour Barbou.
Né le 25 août 1961 à Saint-Fiacre (22), le Gendarme Éric Galardon était affecté à Escadron de Gendarmerie Mobile 3/9 d'Aunay-sur-Odon (14). À titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire et la Médaille de la Gendarmerie. À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Maréchal des Logis-Chef. Célibataire et sans enfant, il avait 21 ans.
Né le 30 septembre 1960 à Caen (14), le Gendarme Jacques Morice était également affecté à Escadron de Gendarmerie Mobile 3/9 d'Aunay-sur-OdonÀ titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire et la Médaille de la Gendarmerie. À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Maréchal des Logis-Chef. Célibataire et sans enfant, il avait 22 ans.

La 128ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Montluçon (1989) porte les noms des MDC Galardon et Morice. La caserne de l'EGM 24/3 des Monts d'Aunay (anciennement Aunay-sur-Odon) porte également leurs noms. Ils ont par ailleurs été inscrits sur le monument aux Morts d'Aunay-sur-Odon.
Stèle commémorative apposée dans la
 caserne de l'EGM des Monts d'Aunay.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)

Patrice Comboliaud 31 octobre 1982

Gendarme Patrice Comboliaud, tué en service commandé à
 l'âge de 21 ans. En patrouille à moto, s'est positionné à un
 endroit stratégique pour intercepter un véhicule qui venait
 d'être dérobé par deux malfaiteurs mineurs. A trouvé la
 mort délibérément fauché par le conducteur du
 véhicule volé, Victime du Devoir.
Dans la matinée du dimanche 31 octobre 1982 à Châteauroux (36), deux gendarmes motocyclistes sont en patrouille près de l'aéroport de la ville lorsqu'un message radio signale le vol d'une Citroën CX survenu peu auparavant à Argenton-sur-Creuse (36). Un chauffeur de taxi a en effet surpris plusieurs individus devant son domicile au moment où ceux-ci dérobaient son outil de travail. Se situant
 à environ 30 kilomètres du lieu des faits, les Gendarmes Philippe Gudin (36 ans) et Patrice Comboliaud décident d'emprunter la rocade afin de barrer la route aux malfaiteurs.

En avance sur son camarade, le Gendarme Comboliaud s'arrête sur le pont qui assure la liaison entre les quartiers de Cré et Gireugne lorsqu'il aperçoit au loin la Citroën CX en question qui
 se dirige dans sa direction à très vive allure. À la vue des gendarmes, le conducteur du véhicule volé accélère de plus belle et se déporte délibérément sur le premier sous-officier qui, à peine descendu de sa moto, n'a aucunement le temps de réagir. En pleine ligne droite, le choc est effroyable. La CX vient faucher le Gendarme Comboliaud à une vitesse estimée à environ 140 km/h, lui arrachant instantanément la vie. Le corps du militaire est projeté à plus de 20 mètres du point d'impact tandis que sa moto est traînée sur près de 100 mètres. Un peu plus loin, le Gendarme Gudin échappe de justesse au même sort. Hors d'usage, le taxi s'immobilise et deux occupants s'en extirpent, tentant vainement de dérober une autre voiture avant de s'enfuir en courant.

Roger M. et Serge S. sont interpellés quelques heures plus tard dans un camp de gens du voyage à Châteauroux. Déjà condamnés pour des vols, ils sont jugés en février 1984 devant une juridiction pour mineurs. Âgé de seulement 15 ans, le meurtrier sera condamné à 10 ans de réclusion criminelle et son complice de 14 ans écopera quant à lui de 6 ans d'emprisonnement.

Né le 11 novembre 1960 à Beaurepaire (38), le Gendarme Patrice Comboliaud affichait 3 ans de services dans la Gendarmerie. Après avoir effectué son service militaire dans l'institution en 1979 à 1980, il sortait de l'ESOG de Berlin en janvier 1981 et recevait sa première affectation à la Brigade Motorisée de Châteauroux en février 1981. À titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire, la Médaille de la Gendarmerie (avec grenade de bronze) et la Médaille d'Honneur pour Acte de Courage et de Dévouement (échelon or). À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Maréchal des Logis-Chef. Célibataire et sans enfant, il avait 21 ans.


Une rue de Châteauroux porte depuis le nom du MDC Comboliaud.


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Philippe Montagné et Jean-Claude Pascal 30 septembre 1980

Gendarme Philippe Montagné (à gauche) et Garde Jean-Claude Pascal (à droite),
 tués en service commandé à l'âge de 24 et 27 ans. Alors qu'il arrive
 fortuitement
 sur les lieux d'un braquage de banque dans le cadre d'une enquête qu'il devait
 effectuer à proximité
, le Gendarme Montagné tombe sous les balles des
 malfaiteurs qu'il tentait d'interpeller
. De passage au cours d'une
 mission
, le Garde Pascal tombe également sous les balles
 non loin
Ont été emportés Victimes du Devoir.

Le mardi 30 septembre 1980 peu après 14 heures à Montrouge (92), deux gendarmes circulent à bord d'un véhicule sérigraphié sur l'avenue Aristide Briand, dans le prolongement de la route nationale 20. Chargée de procéder à une enquête domiciliaire dans le secteur, la patrouille se stationne en face d'un établissement bancaire sans se douter qu'un vol à main armée s'y déroule au même moment. Quelques minutes auparavant, trois ou quatre individus se présentaient en effet à la Banque Industrielle et Commerciale de la Région Sud de Paris, équipés de pistolets mais également d'une mitraillette. Tandis que deux hommes cagoulés pénétraient dans l'immeuble, une femme faisait possiblement le guet à l'entrée et un troisième homme restait au volant d'un Peugeot J7 dérobé dans la matinée. Les malfaiteurs retiennent les clients et menacent les employés pour obtenir le contenu des coffres lorsque, prévenus de l'apparition des gendarmes par un complice resté à l'extérieur, ils ressortent précipitamment et bredouilles du bâtiment.
Sur la voie publique et au complet, la bande attire évidemment l'attention. Les deux sous-officiers ont tout juste le temps de descendre de voiture qu'un déluge de feu vient s'abattre sur eux. Le Gendarme Philippe Montagné n'a pas l'opportunité de se défendre, il s'écroule mortellement atteint par plusieurs balles de calibre 11,43 mm. Échappant de justesse au même sort, le Gendarme Jean Mamichel dégaine son arme et engage la riposte malgré l'inégalité de la lutte. Le J7 démarre au milieu d'une intense fusillade. À une centaine de mètres de là, alors qu'il se trouve en liaison au guidon de sa moto à l'angle de la rue Barbès, le Garde Jean-Claude Pascal est pris pour cible par les malfaiteurs, mortellement atteint de 5 balles dans des circonstances qui s'opposent selon les sources.
Les renforts convergent sur place en masse alors qu'une foule s'amasse. La quasi-totalité des patrouilles disponibles, de Police et de Gendarmerie, foncent dans la direction prise par les fugitifs tandis que deux hélicoptères survolent la zone. La fourgonnette est retrouvée dans les minutes qui suivent, rue de la Tombe-Issoire dans le 14ème arrondissement de Paris (75), où le commando s'est emparé d'une Peugeot 204 sous la menace des armes. La 204 est à son tour abandonnée dans la périphérie de la capitale et la trace des malfaiteurs est dès cet instant perdue malgré les gigantesques opérations de bouclage. Écoutant les fréquences radio de la Police, de nombreux cibistes s'impliquent et tentent d'aider les forces de l'ordre mais les renseignements s'avèrent être en grande partie erronés, entraînant malgré les bonnes intentions confusions et recherches inutiles.
Le lendemain, les autorités annoncent posséder que peu d'informations obtenues grâce à des témoins. Un signalement de quatre personnes est toutefois diffusé : trois hommes âgés d'une trentaine d'années dont un de type africain et un autre de type maghrébin, possiblement accompagnés par une femme de type européen âgée d'une cinquantaine d'années. Malgré une longue enquête menée par la Brigade de Répression du Banditisme (PN), les auteurs n'ont jamais été identifiés.
Né le 13 juin 1956 à Carcassonne (11), le Gendarme Philippe Montagné avait reçu sa première affectation à la Brigade Territoriale de Montrouge seulement 1 mois auparavant. À titre posthume, il reçoit la Médaille de la Gendarmerie et la Médaille d'Honneur pour Acte de Courage et de Dévouement (échelon or). Célibataire et sans enfant, il avait 24 ans.
La 62ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Montluçon (1982) porte le nom du GND Montagné.
Né le 18 mai 1953 à Marrakech (Maroc), le Garde Jean-Claude Pascal était affecté à l'Escadron Motocycliste de la Garde Républicaine à Drancy (93). À titre posthume, il reçoit la Médaille de la Gendarmerie et la Médaille d'Honneur pour Acte de Courage et de Dévouement (échelon or). Marié, père d'un enfant âgé de 4 ans et d'un second qui naîtra après son décès, il avait 27 ans.
Plaque commémorative située avenue
Aristide-Briand à Montrouge.
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Jean Potey 21 avril 1980

Gendarme Jean Potey, décédé en service commandé à
 l'âge de 42 ans. Alors qu'il se transportait en renfort
 pour mettre la main sur un malfaiteur en fuite,
 a trouvé la mort dans un accident de
 la route, Victime du Devoir.
Le lundi 21 avril 1980 peu après 14 heures, en patrouille à moto, le Gendarme Jean Potey est sollicité pour participer au bouclage d'un bois où s'est réfugié un individu auteur d'un vol à main armée. À Pontcarré (77), le sous-officier franchit un carrefour gyrophares allumés et sirène hurlante lorsqu'une violente collision se produit entre sa moto et une Peugeot 504. Pris en charge par les secours, il succombe à ses blessures sur le lieu de l'accident.

Le conducteur de la 504, Pierre Infelta (71 ans), ne semble pas avoir été blessé. Suites judiciaires ignorées.

Né le 15 juillet 1937 à Fontainebleau (77), le Gendarme Jean Potey affichait 3 ans de services dans l'Armée de l'Air, 20 ans de services dans la Gendarmerie et était affecté à la Brigade Motorisée de Meaux (77) depuis novembre 1965. Déjà décoré de la Médaille Militaire, de la Croix de la Valeur Militaire (avec deux étoiles de bronze) et de la Médaille Commémorative d'AFN (agrafe Algérie), il est nommé, à titre exceptionnel, au grade de Maréchal des Logis-Chef. Marié et père d'un enfant âgé de 17 ans, il avait 42 ans.

La 193ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Montluçon (1996) porte le nom du MDC Potey.

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Maurice Lefèvre 09 février 1980

Maréchal des Logis-Chef Maurice Lefèvre, tué en
 service commandé à l'âge de 41 ans. Alors qu'il
 tentait d'intercepter un véhicule monté par des
 malfaiteurs armés tirant depuis celui-ci, a été
 très gravement blessé par balle. A succombé
 près de 3 mois plus tard, Victime du Devoir.
Le 23 novembre 1979 vers 04 heures à Sainville (28), positionnés en barrage à l'occasion d'une opération de recherche visant à interpeller cinq malfaiteurs, le Maréchal des Logis-Chef Maurice Lefèvre et le Gendarme Catheline procèdent à des contrôles routiers lorsqu'ils remarquent un camping-car qui fait brusquement demi-tour à leur vue. Grimpant à bord de leur Peugeot 204 sérigraphiée, les deux-officiers rattrapent le véhicule qui s'avère volé et annoncent leur progression à la radio, constatant que son conducteur refuse d'obtempérer.

À Châtenay (28), à l'issue d'un jalonnement sur plusieurs kilomètres, le camping-car freine brutalement tandis que sa vitre arrière vole en éclats, les occupants ouvrant le feu par celle-ci avec des armes de chasse. Des grains de plomb traversent le pare-brise de la 204 et un projectile atteint le Maréchal des Logis-Chef Lefèvre en pleine tête alors qu'il se trouve en position de conducteur. Son camarade saisit le volant et parvient à éviter une sortie de route. Après avoir relâché deux personnes âgées retenues en otages dans le camping-car pour couvrir leur fuite, les criminels dérobent deux nouvelles voitures pour brouiller les pistes, réussissant finalement à se volatiliser. Évacué vers un hôpital de Paris (75) et plongé dans un coma dont il ne sortira jamais, le MDC Lefèvre décédera des suites de sa blessure le 09 février 1980.

Jean-Paul Schartier (21 ans), Louis Schartier (18 ans), Albert Cortes Varga (22 ans) ainsi que deux autres garçons mineurs de la communauté des gens du voyage sont interpellés en décembre 1979 après une traque mobilisant plusieurs centaines de gendarmes. Durant plusieurs semaines, ils avaient écumé la région de Chartres (28), commettant notamment des vols avec violence chez des particuliers, des vols à main armée contre des automobilistes et des vols de voitures. Tous passeront aux aveux. Jugés à huis clos en juin 1984, ils seront reconnus coupables et se verront condamnés à peines allant de 10 à 20 ans de réclusion criminelle.

Né le 1er janvier 1939 à Goderville (76), le Maréchal des Logis-Chef Maurice Lefèvre était affecté à la Brigade Motorisée de Chartres. À titre exceptionnel, il reçoit la Médaille Militaire, la Médaille d'Honneur pour Acte de Courage et de Dévouement (échelon or) et est nommé au grade d'Adjudant. À titre posthume, il reçoit la Médaille de la Gendarmerie. Marié et père de deux enfants âgés de 13 et 16 ans, il avait 41 ans.

La 43ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Maisons-Alfort (1985) porte le nom de l'ADJ Lefèvre.

Son frère aîné, le Gendarme Roland Lefèvre, décédait accidentellement en service en 1976.

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Claude Ferhat et Benjamin Fourni 06 juillet 1979

Gendarme Benjamin Fourni (à gauche) et Gendarme Claude Ferhat (à droite),
 tués en service commandé à l'âge de 38 et 33 ans. Dans le cadre d'une
 enquête judiciaire, procédant à l'interpellation d'un mis en
 cause qui
 agissait sous une fausse identité
 et qui se révélait être un
 dangereux fugitif, 
sont tombés sous les balles,
 Victimes du Devoir.

Le vendredi 06 juillet 1979 vers 09
 heures à Tresserve (73) sur le bord du lac du Bourget, cinq gendarmes se présentent à l'accueil de l'hôtel la Croisette identifié comme étant le point de chute d'un dénommé Lucien Ferry, lequel loue une chambre et est suspecté de plusieurs vols aggravésSéparés de leurs camarades qui effectuent d'autres contrôles d'identité, les Gendarmes Claude Ferhat et Benjamin Fourni entrent dans une chambre où ils trouvent l'individu recherché en compagnie d'une jeune femme. Les deux sous-officiers demandent au couple de les suivre pour interrogatoire mais, prétextant vouloir prendre sa valise, le malfaiteur s'empare discrètement d'un revolver de calibre .357 Magnum. Revenu mine de rien, il exhibe soudainement son arme et ouvre le feu à de nombreuses reprises. Pris par surprise, le Gendarme Fourni s'effondre, très gravement blessé d'une balle dans le dos. Alors qu'il dégaine son pistolet et tente de riposter, le Gendarme Ferhat est quant à lui mortellement atteint de deux balles dans la tête. Les trois autres militaires accourent sur les lieux et trouvent la jeune femme restée seule dans la chambre. Le meurtrier a entre-temps pris la fuite à bord d'une Citroën CX dont l'immatriculation est partiellement relevée par un témoin. L'alerte est donnée à la radio et de nombreux barrages routiers sont établis. Malgré sa prise en charge par le SAMU, le Gendarme Fourni succombe à sa blessure une heure plus tard, durant son transport vers un hôpital de Chambéry (73).

Placée en garde à vue, Patricia Vespa (23 ans) déclare tout ignorer de l'homme avec qui elle a passé la nuit. La trace du criminel est retrouvée quelques heures plus tard à la limite entre l'Isère et la Savoie, il a laissé la CX pour dérober une Renault 5. Les opérations de bouclage ne permettent pas de mettre la main dessus. On découvre rapidement que le meurtrier se nomme en réalité James Drouard (23) et que Lucien Ferry n'était qu'un nom d'emprunt. Dans la soirée, c'est à Saint-Priest (69) qu'il se montre à nouveau, amorçant un demi-tour face à un barrage routier. Poursuivi par plusieurs patrouilles jusqu'à Valencin (38), il abandonne la R5 puis s'enfonce dans les bois en courant. Malgré les moyens déployés, le fuyard parvient à disparaître. Un portrait-robot est diffusé. Le 08 juillet 1979, un agriculteur de Châtel-Montagne (03) contacte les forces de l'ordre en affirmant avoir reconnu le fugitif. Non-loin de là, ce dernier force un barrage de Gendarmerie au volant d'une camionnette volée. Immobilisé par l'ouverture du feu, le véhicule finit sa course dans un fossé mais son conducteur parvient cependant à s'échapper à pied. Dans la soirée du 18 juillet 1979 à Bayonne (64), ce sont deux policiers motocyclistes qui repèrent une Porsche dérobée quelques minutes plus tôt. L'automobile est interceptée à Tarnos (40) après une course poursuite sur plusieurs kilomètres. Acculé, l'unique occupant tente vainement de prendre un otage pour s'en servir comme bouclier humain avant de faire feu sur les agents qui ripostent aussitôt, neutralisant définitivement celui qui s'avère être le meurtrier des Gendarmes Ferhat et Fourni.

Déjà condamné à plusieurs reprises, Drouard avait bénéficié d'une permission de sortie en 1978 alors qu'il purgeait une peine de prison pour violences aggravées et proxénétisme. Profitant de l'aubaine, il ne réintégrait pas la prison et il commettait déjà une tentative de meurtre. Interpellé après plusieurs mois de cavale, il parvenait à s'évader lors d'un transfèrement en avril 1979 et il bénéficiait depuis de l'aide d'un autre évadé, un certain Patrick Maurice qui avait gravement blessé par balles un gendarme la même année au cours d'un contrôle. Suites judiciaires ignorées pour Vespa.

Né le 26 janvier 1946 à Clermont-Ferrand (63), le Gendarme Claude Ferhat était affecté à la Section de Recherches de Chambéry. À titre posthume, il reçoit la Médaille de la Gendarmerie (avec grenade de bronze). Marié et père de deux enfants dont l'un deviendra gendarme, il avait 33 ans.

Né le 15 mai 1941 à Casson (44), le Gendarme Benjamin Fourni était également affecté à la SR de Chambéry. À titre posthume, il reçoit la Médaille de la Gendarmerie (avec grenade de bronze). Marié sans enfant, il avait 38 ans.


Une rue de Chambéry porte depuis le nom des GND Ferhat et Fourni.


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