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Guy Delfosse 27 mars 1984

Général de Division Guy Delfosse, tué à l'âge de 58 ans. Pris en
 otage lors d'un
 braquage de banque alors qu'il était en tenue
 sans être armé,
 a tenté de raisonner des malfaiteurs qui
 s'avéraient être des terroristes d'extrême gauche déjà
 auteurs de plusieurs meurtres dont celui d'un
 policier. A refusé la soumission et a
 été
 lâchement
 exécuté par balles,
 Victime du Devoir.
Le 27 mars 1984 vers 12 heures à Lyon (69), en uniforme mais non armé, le Général de Division Guy Delfosse se rend sur son temps libre dans une agence BNP Paribas située rue Victor Hugo dans le 2ème arrondissement. Au même moment, deux hommes font irruption dans le bâtiment armes aux poings, ordonnant aux clients qu'ils retiennent de se coucher par terre. Les deux criminels remarquent avec surprise le gendarme parmi les otages et, après s'être amusés de la situation, s’adressent à lui en intimant l'ordre de se mettre au sol.

Refusant d'obéir, le Général de Division Delfosse tente de raisonner les malfaiteurs, ignorant qu'il s'agit de membres d'Action Directe, un groupe terroriste anarchiste alors en pleine apogée dans les attentats à la bombe, les assassinats et les vols à main armée sanglants. En 1977 déjà, le meurtrier du Gendarme Luczak avait bénéficié dans sa cavale de l'aide des membres de cette organisation qui, entre 1981 et 1983, causait notamment la mort d'au moins 6 policiers. Les deux terroristes n'apprécient absolument pas qu'on leur résiste et ils l'ont déjà quant à eux prouvé par les meurtres du convoyeur de fonds Henri Delrieu à Caluire-et-Cuire (69) en octobre 1980 et du Brigadier Guy Hubert (Police Nationale) dans le 6ème arrondissement de Lyon en novembre 1981. L'officier de Gendarmerie en payera lui aussi le prix fort, il est frappé à bout portant par 4 balles de calibre .38 special. Affichant fièrement et gaiement son sadisme, le tireur s'assure de ne laisser aucune chance de survie au moyen d'une 5ème balle dans la tête avant de crier, devant les clients et employés horrifiés : « Vous voyez, c'est un vrai hold-up ! ». Trois minutes plus tard, le meurtrier et son comparse quittent l'agence avec un butin estimé à 25 000 francs.

André Olivier (41 ans) et Maxime Frérot (27 ans) sont rapidement identifiés comme les auteurs du vol à main armée et Frérot est plus particulièrement soupçonné du meurtre du militaire. Olivier sera interpellé par la Police Nationale le 28 mars 1986 à Lyon en compagnie d'un autre membre de son réseau, Bernard Blanc (34 ans), tous deux étaient armés et porteurs de gilets par balle. Frérot sera quant à lui interpellé le 24 novembre 1987 à Lyon également, après avoir ouvert le feu sur une patrouille de la PN qui procédait à son contrôle. À cette occasion, le Gardien de la Paix Hugol est gravement blessé par balles tandis que le Gardien de la Paix Baquéro, plus légèrement atteint, parvient à maîtriser le fugitif avec l'aide d'un courageux témoin, chauffeur de taxi. En juillet 1986, Frérot avait commis un autre attentat en piégeant les locaux de la Brigade de Répression du Banditisme de la Préfecture de Police de Paris (75) où une explosion tuait l'Inspecteur Divisionnaire Marcel Basdevant et causait des blessures à une trentaine de personnes, principalement des policiers dont deux furent gravement mutilés.

Frérot et Olivier sont jugés devant la Cour d'Assises du Rhône en juin 1989 et condamnés à la réclusion criminelle dite à perpétuité (période de sûreté ignorée) pour une série d'attentats et de braquages meurtriers commis à Lyon et Paris durant les années 1980. Jugé par la Cour d'Assises Spéciale en octobre 1992, Frérot est condamné une seconde fois à la réclusion criminelle dite à perpétuité pour l'attentat au siège de la BRB. Jugés à nouveau devant la Cour d'Assises Spéciale en juin 1995, les deux terroristes sont condamnés encore à 30 ans de réclusion criminelle pour plusieurs autres attentats. 
Olivier est, en 2021, vraisemblablement toujours incarcéré. Frérot a lui bénéficié d'un régime de semi-liberté dès 2009, après 22 ans d'incarcération, puis d'une liberté totale depuis juillet 2010.

Né le 29 novembre 1925 à Douai (59), le Général de Division Guy Delfosse affichait 11 ans de services dans l'Armée de Terre (1er RCP puis BF / ONU), 29 ans de services dans la Gendarmerie et était affecté depuis 1 an à la caserne Raby* à Bron (69) où il avait pris la direction du 5è
me Commandement Régional de la Gendarmerie Nationale. Vétéran d'Indochine, de Corée et d'AFN, déjà cité à 6 reprises et notamment déjà décoré de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, il reçoit à titre posthume la Croix de Grand Officier de la Légion d'Honneur, la Médaille de la Gendarmerie (avec grenade de bronze) et est cité à l'Ordre de la Nation. Il était décrit comme un homme calme, modeste et réservé qui aimait être près du terrain et surtout près de ses hommes. Fils d'un sous-officier de l'Armée de Terre, marié et père de trois enfants, il avait 58 ans.

La 89ème promotion d'officiers de Gendarmerie de l'école de Melun (1985) porte le nom du GDI Delfosse. Plusieurs rues et places portent également son nom notamment à Saint-Clair-du-Rhône (38), à Lyon et à Bertry (59). Enfin, la caserne du Groupement de Gendarmerie Départementale du Rhône à Lyon porte son nom depuis 1985.

* Le Colonel Raby (GN), résistant de la seconde guerre mondiale, a été déporté et fusillé par l'ennemi en 1943.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)
Sources :
-https://www.20minutes.fr/lyon/582835-20100702-quand-max-frerot-faisait-parler-poudre
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1984/03/28/le-general-de-gendarmerie-guy-delfosse-tue-au-cours-d-un-hold-up-a-lyon_3015219_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1984/03/29/le-general-de-gendarmerie-guy-delfosse-tue-par-un-malfaiteur-a-lyon-il-a-fait-son-devoir_3138255_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1986/06/13/le-dossier-d-action-directe-s-alourdit_2914145_1819218.html
-https://www.leprogres.fr/faits-divers/2011/03/29/le-gardien-de-la-paix-marc-baquero-avait-arrete-max-frerot-a-lyon-il-raconte
-http://www.leparisien.fr/faits-divers/deux-immeubles-de-lyon-vivaient-sur-une-poudriere-22-09-2002-2003424135.php
-http://www.leparisien.fr/faits-divers/l-ancien-artificier-d-action-directe-libere-02-07-2010-986449.php
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1986/05/15/action-directe-a-lyon-le-fil-policier_2936510_1819218.html
- Livre d'or de la Gendarmerie année 1984

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