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Éric Galardon et Jacques Morice 10 janvier 1983

Gendarme Éric Galardon (à gauche) et Gendarme Jacques Morice (à droite), assassinés
 en service
 commandé à l'âge de 21 et 22 ans. Engagés sur une opération sensible
 suite à
 une décision de Justice, ont été pris dans une embuscade au retour de
 mission. Confrontés à des dizaines d'individus armés aux côtés de leurs
 camarades et de plusieurs civils dont six furent blessés, s
ont tombés
 sous 
les balles en usant d'une riposte extrêmement limitée.
Ont été emportés
 Victimes du Devoir.

Le 10 janvier 1983 sur la commune de La Foa (Nouvelle-Calédonie), agissant sur décision de Justice, un détachement de Gendarmerie Mobile est envoyé près du village de Koindé pour veiller à la récupération du matériel d'une scierie illégalement occupée après avoir été impliquée dans un conflit avec des tribus kanak. L'opération est organisée discrètement et elle se déroule d'abord sans incident. C'est sur le chemin du retour qu'elle prendra un tournant particulièrement violent.

Vers 13 heures, les véhicules de Gendarmerie escortent ceux de la scierie et circulent sur une étroite piste quand ils se retrouvent stoppés par un barrage de troncs d'arbres volontairement abattus pour empêcher leur progression. Utilisant le matériel récupéré, les employés de la scierie et les gendarmes mobiles parviennent difficilement à dégager la voie sous une pluie de pierres, de cocktails molotov et de hachettes. À l'issue du déblayage, les premiers coups de feu sont tirés par des individus placés en embuscade dans la végétation et principalement équipés d'armes de chasse. Le convoi redémarre en trombe mais le dernier camion militaire s'immobilise, le sous-officier qui le conduit s'étant écroulé sur son siège, atteint par les tirs croisés. Devenu la cible principale, le véhicule fermant le convoi est ainsi criblé de balles de gros calibre. Malgré un état de légitime défense incontestable, la riposte se limite uniquement à l'emploi des grenades lacrymogènes. Aidés par leurs camarades revenus sur leurs pas, les occupants du dernier véhicule parviennent finalement à se dégager mais le bilan est tragique : les Gendarmes Éric Galardon et Jacques Morice ont été mortellement atteints sous le feu tandis que le Chef d'Escadron Jean-Claude Depoire, les Adjudants Jean Adelis et Jacques Blanchard, le Gendarme Christian Le Guilloux ainsi que deux civils conducteurs d'engins ont été gravement blessés.

Depuis plusieurs mois, un conflit opposait deux tribus locales à Louis Barbou, propriétaire de la scierie en question. Celle-ci était désignée comme la cause de la pollution d'une rivière qui alimente en eau les populations autochtones de la région. Une commission d'enquête s'était rendue sur les lieux et avait effectivement constaté une importante pollution causée par ladite scierie. Des citernes d'eau potable avaient alors été envoyées et différentes propositions avaient été faites pour tenter de trouver une solution provisoire. Les représentants des tribus les avaient rejeté et réclamaient à l'exploitant de la scierie des dommages et intérêts. Le 17 novembre 1982, des habitants décidaient d'occuper illégalement le site de la société pour manifester leur mécontentement. Une procédure judiciaire était engagée et un tribunal de Nouméa s'était prononcé en janvier 1983 pour obliger les opposants à laisser l'exploitant de la scierie disposer de son matériel.

Le lendemain des faits, 17 interpellations ont lieu et des dizaines d'armes sont saisies. Inculpées pour leur participation au guet-apens et jugées en juin 1986 par la Cour d'Assises de Nouvelle-Calédonie, 15 personnes sont relaxées ou amnistiées, Pascal Némoaré est condamné à 2 ans de prison ferme tandis que Sylvestre Némoaré (54 ans), accusé de l'assassinat des Gendarmes Galardon et Morice, est condamné à 10 ans de prison ferme. Suites judiciaires ignorées pour Barbou.
Né le 25 août 1961 à Saint-Fiacre (22), le Gendarme Éric Galardon était affecté à Escadron de Gendarmerie Mobile 3/9 d'Aunay-sur-Odon (14). À titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire et la Médaille de la Gendarmerie. À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Maréchal des Logis-Chef. Célibataire et sans enfant, il avait 21 ans.
Né le 30 septembre 1960 à Caen (14), le Gendarme Jacques Morice était également affecté à Escadron de Gendarmerie Mobile 3/9 d'Aunay-sur-OdonÀ titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire et la Médaille de la Gendarmerie. À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Maréchal des Logis-Chef. Célibataire et sans enfant, il avait 22 ans.

La 128ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Montluçon (1989) porte les noms des MDC Galardon et Morice. La caserne de l'EGM 24/3 des Monts d'Aunay (anciennement Aunay-sur-Odon) porte également leurs noms. Ils ont par ailleurs été inscrits sur le monument aux Morts d'Aunay-sur-Odon.
Stèle commémorative apposée dans la
 caserne de l'EGM des Monts d'Aunay.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)
Sources :
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1983/01/11/deux-gendarmes-tues-en-nouvelle-caledonie-lors-d-un-affrontement-avec-des-melanesiens_2839331_1819218.html
-https://www.lemonde.fr/archives/article/1983/01/14/ici-la-loi-ne-remplace-pas-la-coutume_2838870_1819218.html
-https://www.lemonde.fr/archives/article/1986/06/25/dix-ans-de-prison-pour-le-principal-accuse-de-la-fusillade-de-koinde-exorcisme-collectif_3115190_1819218.html
-https://www.ouest-france.fr/normandie/caen-14000/ceremonie-commemorative-demain-pour-deux-gendarmes-913780
-https://www.ouest-france.fr/normandie/caen-14000/hommage-rendu-aux-gendarmes-tombes-il-y-30-ans-920282
- Livre d'or de la Gendarmerie année 1983

1 commentaire:

  1. Bonjour
    En complément, la caserne de l'escadron 3/9 ( à l'époque), puis 24/3 des Monts d'Aunay porte le nom de ces gendarmes depuis le 01 janvier 1985. Une cérémonie d'hommage de ces décès a eu lieu à l'escadron le 03 juin 2023 en présence de Mr le député Sertin Freddy, Mr le préfet du Calvados Thierry Mossiman en présence des Amis de la Gendarmerie, de nombreux portes-drapeaux et de nombreux Anciens du 3/9, pour certains témoins de ces morts tragiques.

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