Information importante :

Non officiel, ce site n'engage pas la responsabilité de la Gendarmerie Nationale.

Pierre Soulis 26 novembre 1957

Gendarme Pierre Soulis, assassiné en service commandé à
 l'âge de 37 ans. Parti seul pour une mission administrative,
 a croisé la route d'un malfaiteur concerné par l'une de
 ses enquêtes judiciaires et est tombé sous
 les balles
, Victime du Devoir.
Dans l'après-midi du 26 novembre 1957, le Gendarme Pierre Soulis se rend seul à Lachaud-Curmilhac (43), avec sa voiture personnelle, afin de recenser les panneaux publicitaires en bordure de route à la demande de la Préfecture de Haute-Loire.

Le lendemain, son commandant d'unité constate qu'il n'est pas présent à la prise de service. On le pensait chez son épouse, laquelle le pensait dans son logement de service, mais on apprend qu'il n'est en réalité jamais revenu de sa mission. Des recherches sont entreprises et sa Peugeot 203 est rapidement retrouvée en bordure d'un petit chemin à 2 kilomètres du centre du village. Dans le même temps, deux habitants signalent qu'ils pensent avoir entendu des coups de feu la veille au soir. Une soixantaine de gendarmes, aidés de pompiers et de volontaires civils, participent aux recherches qui restent sans effet jusqu'au 07 décembre 1957. Ce jour là, le corps sans vie du Gendarme Soulis est finalement découvert, dissimulé dans un taillis, recouvert de mousse et de feuilles mortes, à près de 500 mètres du lieu où sa voiture était stationnée. 

L'autopsie révèle la nature du décès : le sous-officier a été exécuté à bout portant de 5 balles de calibre 6,35 mm. Dans les jours qui suivent, six personnes sont auditionnées par les enquêteurs. Parmi eux se trouvent plusieurs membres d'une même famille qui fournissent un alibi qui s'avèrera mensonger. La perquisition menée dans leur ferme s'avérant négative, ils sont relâchés faute de preuves bien que l'un d'entre eux, Roger Beaune (32 ans), demeure le principal suspect pour une bonne raison : il s'agit en effet d'un individu soupçonné de nombreux vols dans la région et le Gendarme Soulis souhaitait justement l'interroger en rapport à une tentative de vol dans un commerce survenue le 25 novembre 1957.

Le 05 février 1958, Roger Beaune et son père Jules Beaune (60 ans) sont interpellés par la SRPJ de Clermont-Ferrand (63) grâce à de nouveaux éléments. Une seconde perquisition bien plus poussée est réalisée à leur domicile. Les fouilles permettent cette fois ci des découvertes accablantes, notamment près de 50 kilos d'explosifs, de nombreuses armes de guerre, divers objets qui s'avèrent dérobés, de faux papiers et bien d'autres objets illégaux. Inculpés pour ces nombreux délits, l
e père et son fils sont placés en détention préventive. En mars 1958, les enquêteurs trouvent un local secret attenant à l'habitation de la famille Beaune. Une perquisition est effectuée dans la cachette et l'on y trouve la montre en or du Gendarme Soulis, un chargeur provenant de son arme de service et plusieurs autres objets lui appartenant. On trouve également le canon d'une arme de calibre 6,35 mm. Un laboratoire de police scientifique examine ce canon et le résultat est sans appel : c'est celui qui a été utilisé pour assassiner le gendarme. Enfin, des témoignages, dont celui de l'épouse de Jules Beaune, viennent contredire l'alibi donné par les deux mis en cause. Il appert en effet qu'ils ont quitté leur domicile dans la soirée du 26 novembre 1957. 
Le Gendarme Soulis a-t-il été suivi puis assassiné ou a-t-il croisé par hasard la route de son assassin ? Quoiqu'il en soit, le fils Beaune aurait décidé de le supprimer pour éviter que ses enquêtes n'aboutissent. Aidé de son père, il aurait ensuite déplacer le corps pour tenter de le camoufler. S'il reconnait les vols qui lui sont reprochés, Roger Beaune affirmera jusqu'au bout n'avoir aucun lien avec la mort du militaire. Le lieu de l'exécution reste cependant indéterminé et la découverte en 1965, sur le muret d'une propriété, de l'arme de service du gendarme viendra rajouter un nouveau mystère autour de l'affaire.

Le 04 avril 1958, Roger Beaune est inculpé pour assassinat d'un agent de la force publique. 
Jules Beaune est quant à lui inculpé pour recel de cadavre. Les deux hommes, qui nient catégoriquement les faits, sont jugés par la Cour d'Assises de la Haute-Loire en septembre 1959. Le Procureur de la République requiert la peine de mort à l'encontre du principal accusé et une peine de travaux forcés à l'encontre du second. Tous deux seront reconnus coupables mais ils bénéficieront de « circonstances atténuantes 
». L'assassin est condamné à 20 ans de travaux forcés (remplacés par la peine de réclusion criminelle dès 1960) tandis que son père écope de 4 ans de prison. À l'énoncé du verdict, estimé trop indulgent, une foule se réunie devant le palais de justice pour manifester son mécontentement.

Né en 1920 à Saint-Symphorien (48), le Gendarme Pierre Soulis affichait 12 ans de services dans la Gendarmerie et était affecté à la Brigade Territoriale de Langeac (43) depuis 1953. À titre posthume, il reçoit la Médaille de la Gendarmerie. Marié et père de trois enfants âgés 2 à 7 ans, il avait 37 ans.


(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)

Sources :
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1957/12/09/le-gendarme-pierre-soulis-a-ete-assassine_2338649_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1957/12/10/l-assassinat-du-gendarme-soulis_2337648_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1958/02/07/deux-suspects-sont-arretes_2295237_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1958/03/07/la-montre-du-gendarme-soulis-retrouvee-chez-les-beaune_2291323_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1958/03/07/une-nouvelle-perquisition-chez-les-beaune-lait-decouvrir-des-explosifs-et-de-nombreux-objets-voles_2291163_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1958/03/08/la-decouverte-chez-les-beaune-d-objets-ayant-appartenu-au-gendarme-soulis-doit-permettre-de-confondre-les-deux-cultivateurs_2291344_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1958/04/07/roger-beaune-est-inculpe-pour-le-meurtre-du-gendarme-soulis_2298713_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1959/09/21/roger-beaune-repondra-lundi-du-meurtre-du-gendarme-pierre-soulis_2143399_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1959/09/23/roger-et-jules-beaune-accuses-du-meurtre-du-gendarme-soulis-continuent-a-proclamer-leur-innocence_2142803_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1959/09/24/la-deposition-de-mme-jules-beaune-donne-un-argument-a-la-defense_2144580_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1959/09/25/aux-assises-du-puy-l-avocat-general-demande-la-peine-de-mort-pour-roger-beaune_3057205_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1959/09/26/son-pere-a-quatre-ans-de-prison_2142639_1819218.html
-https://www.lamontagne.fr/archives/archivev2/2008/07/26/tue-de-cinq-balles-et-cache-dans-un-bois_131794.html
-https://www.leveil.fr/langeac-43300/actualites/il-y-a-60-ans-l-affaire-du-gendarme-soulis-de-langeac-connaissait-enfin-son-epilogue-et-son-coupable_13662476
- https://www.leprogres.fr/loire-42/2019/08/23/l-affaire-du-gendarme-de-langeac-tue-de-cinq-balles-et-cache-dans-un-bois-(integrale)-emme
- Journal l'Aurore, n°4120 en date du 09 décembre 1957

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires étant soumis à modération, leur publication est différée. Tout commentaire injurieux ou hors-sujet sera systématiquement refusé. Pour une demande particulière merci d’utiliser l’onglet suivant : https://gendarmeriehommage.blogspot.com/p/contact.html