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Jean Bernard 28 mars 1962

Le 28 mars 1962 à Oran (Algérie), dans les restaurants où l'on sait que dinent les gendarmes en partance et leurs familles, un commando de l'OAS profitant d'une situation chaotique contrôle les identités armes aux poings. On recherche le Gendarme Jean Bernard, logé dans un hôtel dans l'attente d'un rapatriement vers la France métropolitaine et dont l'élimination a été ordonnée par l'OAS. Outre le fait qu'il ait participé à l'arrestation de plusieurs terroristes de l'organisation, le militaire est ciblé parce qu'il fait l'objet d'une rumeur fantaisiste selon laquelle il possèderait une liste détaillée de ses membres et de ses sympathisants.

Le renseignement tant convoité obtenu sous la menace, le commando s'introduit dans l'hôtel en question et se positionne en guet-apens. Alors que le Gendarme Bernard rejoint sa chambre, quatre individus rentrent en force derrière lui. Le sous-officier est tué par balles, méthodiquement achevé devant sa famille.

En avril 1963, François Ortola (30 ans) est interpellé à Lyon (69) par la Sûreté Nationale (devenue Police Nationale). Ex-policier en Algérie, il finit par avouer l'assassinat du GND Bernard après un long interrogatoire et dénonce trois coauteurs, Ange Tari, Georges Martini et Raymond Subiela ainsi que trois autres complices, des gendarmes « pieds-noirs » rapatriés, Maurice Callejas, Alfred Andreu et Fernand Teboul, lesquels auraient désigné leur camarade comme un anti-OAS convaincu, le livrant à la mort. Tous, à l'exception de Subiela qui reste introuvable, sont rapidement arrêtés.

Les accusés, dont certains sont passés aux aveux, sont jugés en novembre 1963 devant la Cour de Sûreté de l'État qui prononce le verdict suivant :

- Subiela, toujours en fuite, est condamné par contumace à la peine de mort pour assassinat d'un agent de la force publique ;
- Ortola, ancien policier, est condamné à la réclusion criminelle dite à perpétuité pour assassinat d'un AFP ;
- Tari est condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour assassinat d'un AFP ;
- Callejas, ancien gendarme, est condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour complicité d'assassinat sur un AFP ;
- Andreu, ancien gendarme affecté dans la même unité que le GND Bernard, est condamné à 8 ans de réclusion criminelle pour complicité d'assassinat sur un AFP ;
- Martini est acquitté pour assassinat d'un AFP mais condamné à 5 ans de prison pour complot contre l'autorité de l'État ; 
- Teboul, ancien gendarme affecté dans la même unité que le GND Bernard, est acquitté pour complicité d'assassinat sur un AFP mais condamné à 1 an de prison pour complot contre l'autorité de l'État.

Les assassins et complices seront finalement amnistiés entre 1964 et 1968, au même titre que tous les membres de l'OAS. Subiela n'ayant pas été retrouvé entre-temps, il échappe ainsi à la peine de mort.

Né le 21 août 1928 à Moyemont (88), le Gendarme Jean Bernard était affecté à la Brigade Territoriale de Sidi-Bel-Abbès (Algérie). À titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire et la Médaille de la Gendarmerie. Marié, père d'une fillette de 8 ans et d'un second enfant qui naîtra après son décès, il avait 33 ans.


(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)

Sources :
-https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1963/04/12/auteurs-du-meurtre-d-un-gendarme-a-oran-un-ancien-c-r-s-et-trois-gendarmes-sont-arretes-a-lyon_3092793_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1963/11/14/un-ancien-c-r-s-et-trois-gendarmes-d-algerie-repondent-de-l-assassinat-d-un-de-leurs-collegues-metropolitain_2220380_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1963/11/15/les-assassins-du-gendarme-bernard-sont-condamnes-a-des-peines-de-reclusion-criminelle_2220607_1819218.html
- Livre d'or de la Gendarmerie année 1962

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