Information importante :

Non officiel, ce site n'engage pas la responsabilité de la Gendarmerie Nationale.

Francis Cambay 06 avril 1973

Gendarme Francis Cambay, tué en service commandé
 à l'âge de 34 ans. Alors qu'il procédait à un contrôle
 d'identité sur trois personnes mineures, a été
 confronté à un fugitif armé déjà auteur d'un
 meurtre. Ce dernier ouvrant le feu pour
 s'échapper, est tombé sous les balles,
 Victime du Devoir.
Le 06 avril 1973 vers 12 heures, deux gendarmes motocyclistes circulent sur la route nationale 7 (devenue en partie route départementale 907) entre Orange (84) et Le Pontet (84) lorsque leur attention est attirée sur trois auto-stoppeurs, un homme et deux femmes qu'ils décident de contrôler. 
Les jeunes gens déclinent chacun leur identité mais ils n'ont aucun document pour le prouver. Dans le but de faire une vérification plus poussée, les Gendarmes Francis Cambay et Louis Alfonsi leur demandent de rester sur place puis partent récupérer une voiture à leur unité, distante d'une dizaine de kilomètres.
Quelques instants plus tard, la patrouille retrouve les trois personnes et les récupère après une palpation de sécurité. Le véhicule de Gendarmerie traverse la petite ville de Courthezon (84) lorsqu'un message radio annonce que l'identité déclarée par le jeune individu contrôlé correspond à celle d'un homme recherché pour meurtre. La radio étant audible pour tous les passagers, le malfaiteur saisit une arme de poing qu'il dissimulait dans ses bagages et en fait aussitôt usage sans que les deux gendarmes n'aient le temps de réagir. Assis à l'avant, le Gendarme Cambay s'effondre sur son siège, multiplement atteint par balles. En position de conducteur et bien qu'également visé, le Gendarme Alfonsi est miraculeusement indemne. Menacé d'exécution, le militaire n'a pas d'autre choix que d'obéir. Il stoppe la voiture et est contraint de se laisser prendre son arme. Évacué vers un hôpital d'Orange, le GND Cambay succombe rapidement à ses blessures.
Le trio prend rapidement la fuite à pied jusqu'à atteindre une villa. Là, le propriétaire des lieux est pris en otage par le meurtrier qui ordonne d'être conduit à Marseille (13) tandis que les deux jeunes filles partent de leur côté. Contraint sous la menace de forcer un barrage établi par les forces de l'ordre, l'otage finit par refuser d'obéir, arrêtant sa camionnette à Châteauneuf-du-Pape (84). À l'issue d'une discussion, le criminel disparaît dans la nature.
Le 08 avril 1973, au terme d'un bouclage mobilisant près de 500 gendarmes à Châteauneuf-du-Pape, Jean-Pierre Bucher (17 ans) est finalement débusqué dans un bâtiment et maîtrisé sans résistance. Il était recherché pour avoir tué à coup de poinçon Michel Barat (25 ans) dans la nuit du 31 mars au 1er avril 1973 à Ozoir-la-Ferrière (77). Jugé devant une juridiction pour mineurs, il est reconnu coupable des deux meurtres et il est condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
Les investigations permettent rapidement d'établir que l'une des complices était la petite amie de la victime de l'homicide commis par le fugitif. Le 07 avril 1973, les deux mineures qui accompagnaient le tueur, âgées de 15 et 16 ans, sont interpellées à Autun (71). Suites judiciaires ignorées les concernant.

Josette Ozias (40 ans), habitante de Châteauneuf-du-Pape dénoncée par le tueur, est quant à elle inculpée pour l'avoir aidé à se cacher (gardant notamment l'arme de celui-ci dans son domicile)Suites judiciaires ignorées.

Bénéficiant de nouvelles réformes judiciaires, Bucher obtiendra une permission de sortie dès mai 1983, après 10 ans de détention. Il ne regagnera pas sa cellule comme prévu à l'issue. Le 21 juillet 1983 à Belfort (90), un policier sera gravement blessé sous les balles de l'évadé alors qu'il le contrôlait au volant d'un véhicule volé. Le 27 juillet 1984 à Marseille, Bucher commettra un vol à main armée dans une société de transport de fonds. Repéré une heure plus tard par un équipage de la Police Nationale, il ouvrira de nouveau le feu à de nombreuses reprises, tuant le Brigadier-Chef Gérard Toulon de 3 balles et blessant grièvement le Gardien de la Paix François Lirola de 2 balles. Un passant sera par ailleurs indirectement blessé au cours de la fusillade. Interpellé par les renforts après avoir vainement tenté de se suicider, le récidiviste sera condamné en 1987 à la réclusion criminelle dite à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 18 ans.

Né le 08 décembre 1938 à Niergnies (59), le Gendarme Francis Cambay était affecté à la Brigade Motorisée d'Orange. À titre posthume, il reçoit la Médaille de la Gendarmerie et la Médaille d'Honneur pour Acte de Courage et de Dévouement (échelon or). Marié, père de quatre enfants âgés de 7 à 15 ans (dont une fille qui deviendra gendarme), il avait 34 ans.

La 35ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école du Mans (1995) porte le nom du GND Cambay.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)
Sources :
- Livre d'or de la Gendarmerie année 1973
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1973/04/09/un-gendarme-a-ete-tue-par-un-auto-stoppeur-deja-recherche-pour-un-autre-meurtre_2545377_1819218.html
-https://www.lemonde.fr/archives/article/1973/04/10/l-adolescent-auteur-d-un-double-meurtre-s-est-constitue-prisonnier_2545271_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1984/07/30/un-policier-tue-a-marseille_3026989_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1984/07/31/le-meurtrier-presume-d-un-policier-etait-un-detenu-permissionnaire-en-cavale_3027419_1819218.html
-https://www.laprovence.com/article/edition-haut-vaucluse/3160845/la-stele-des-gendarmes-disparus-a-ete-restauree.html
- Journal Sud-Ouest, en date du 08 avril 1973
- Journal Sud-Ouest, en date du 09 avril 1973
- Journal Sud-Ouest, en date du 11 avril 1973
- Entretien en 2022 avec l'Adjudante-Cheffe Béatrice Cambay, fille du Gendarme Cambay

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires étant soumis à modération, leur publication est différée. Tout commentaire injurieux ou hors-sujet sera systématiquement refusé. Pour une demande particulière merci d’utiliser l’onglet suivant : https://gendarmeriehommage.blogspot.com/p/contact.html