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Juvénal Défossez 13 février 1992

Gendarme Juvénal Défossez, assassiné en service commandé
 à l'âge de 41 ans. Alors qu'il intervenait pour mettre la main
 sur des individus armés vus dans un petit village, a été pris
 pour cible par un repris de justice qui l'observait et dont
 les proches étaient justement à l'origine de l'alerte.
 Est tombé sous les balles, Victime du Devoir.
Le jeudi 13 février 1992 peu après minuit à Montegrosso (2B), suite à un appel à la brigade locale signalant la présence d'un homme cagoulé et armé dans le hameau de Lunghignano, d
eux patrouilles de Gendarmerie se transportent sur les lieux pour inspecter minutieusement la zone. Vers 01 heure, les recherches sont toujours en cours lorsqu'un second appel fait cette fois état de deux individus cagoulés et armés, toujours dans le même hameau. Avertis, les deux équipages se séparent pour couvrir plus de terrain.

Alors qu'il progresse dans l'obscurité d'une ruelle avec le Maréchal des Logis-Chef Zachello, le Gendarme Juvénal Défossez s'effondre au bruit de deux coups de feu. Le sous-officier est mortellement atteint à la nuque et dans le dos par des balles à ailettes. Son camarade parvient à déterminer la position du tireur et d'importants renforts convergent sur place, encerclant une maison. Après 10 heures de négociations, les quatre occupants de l'habitation finissent par se rendre sans résistance. La perquisition amène à la découverte de nombreuses armes et munitions.

Après avoir tout d'abord tenté d'échapper à ses responsabilités, accumulant les mensonges, Joseph Colombani (27 ans) reconnaît être l'auteur des tirs et avoir « tiré pour tuer » mais affirme cependant qu'il ne savait pas qu'il s'agissait d'un gendarme, l'ayant selon lui confondu. Il déclare avoir aperçu un homme cagoulé le 12 février vers 20 heures qui, selon lui, venait l'abattre et il avoue même avoir fait usage de son arme un peu plus tard dans la soirée, visant deux hommes qui s’avéraient être de simples passants. Ces derniers n'avaient heureusement pas été touchés. 
La psychose était née du fait qu'un contrat, visant à exécuter trois personnes, avait été proposée à Colombani. Faisant mine d'accepter, celui-ci avait prévenu les trois cibles et il craignait depuis la vengeance des commanditaires. Il est vrai qu'il avait reçu des menaces de mort et que l'intermédiaire du contrat avait été assassiné à Calvi (2B) le 10 février 1992. Sans aviser les autorités, Colombani s'était alors barricadé dans son domicile avec son frère Jacques (24 ans) et son cousin Régis Martin (24 ans), les armes en main. Prétendant avoir pris le Gendarme Défossez pour un tueur à gages, l'assassin l'épiait et le laissait passer avant d'ouvrir le feu dans son dos depuis une position surélevée. Triste ironie du sort, la Gendarmerie intervenait justement suite aux appels anonymes provenant de cette même famille.

Déjà condamné en 1987 et 1992 pour deux vols à main armée, Colombani est jugé en février 1994 devant la Cour d'Assises du Rhône pour assassinat, sans la circonstance aggravante que la victime était une personne dépositaire de l'autorité publique. Il sera condamné à 20 ans de réclusion criminelle, assortis d'une période de sûreté des deux tiers soit 13 ans. En juin 1994, incarcéré à la Maison d'Arrêt de Saint-Joseph à Lyon (69), le détenu fabrique durant sa détention un piège pour tenter, en vain, d'électrocuter des surveillants. Suites judiciaires ignorées pour ces faits.

Jacques Colombani et Régis Martin seront quant à eux condamnés à 3 ans de prison, dont 2 ans et 8 mois avec sursis, pour destruction de preuves.


Né le 04 mai 1950 à Cambrai (59), le Gendarme Juvénal Défossez affichait 19 ans de services et était affecté à l'Escadron de Gendarmerie Mobile 12/2 de Bouliac (33) depuis 1982. À titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire, la Médaille de la Gendarmerie (avec grenade de bronze) et est cité à l'Ordre de la Nation. À titre exceptionnel, il est nommé au grade de Maréchal des Logis-Chef. Marié et père d'un enfant, il avait 41 ans.

La 197ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Montluçon (1996) porte le nom du MDC Défossez.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)
Sources :
- Livre d'or de la Gendarmerie année 1992
-https://www.humanite.fr/node/27289
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1992/02/14/un-gendarme-tue-par-un-malfaiteur-en-corse_3874904_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1992/02/15/pres-de-calvi-le-gendarme-tue-en-corse-a-pu-etre-victime-d-un-reglement-de-comptes-entre-malfaiteurs_3876203_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1994/02/15/un-drame-de-la-haute-corse-aux-assises-du-rhone-l-assassinat-malencontreux-d-un-gendarme-mobile_3793847_1819218.html

-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1994/02/18/devant-les-assises-du-rhone-l-assassin-d-un-gendarme-mobile-en-haute-corse-est-condamne-a-vingt-ans-de-reclusion-criminelle_3795882_1819218.html
- Journal Sud-Ouest, en date du 15 février 1992
- Journal Sud-Ouest, en date du 28 juin 1994

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