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Joseph Garin 08 mars 1950

Adjudant-Chef Joseph Garin, tué en service commandé
 à l'âge de 54 ans. Alors qu'il venait d'interpeller un
 malfaiteur étranger auteur d'un meurtre, l'a conduit
 jusqu'à son domicile pour procéder à une
 perquisition. Est tombé sous les balles
au cours de cette action,
 Victime du Devoir.
Le 24 février 1950 à Neuville-sur-Ain (01), deux hommes cagoulés et armés pénètrent de force dans une habitation, menaçant les occupants qui dînaient alors. Georges André, propriétaire des lieux, se lève tout en interrogeant les individus sur la raison de cette intrusion
. Le malheureux reçoit pour unique réponse une balle de revolver dans la poitrine qui lui sera fatale. Les scélérats fouillent la maison de fond en comble devant la famille horrifiée puis repartent avec un butin composé de quelques bijoux et d'un million d'anciens francs (soit environ 25 000 euros). Une enquête est ouverte conjointement par la Police Nationale et la Gendarmerie. Un signalement des malfaiteurs, décrits comme blonds aux yeux bleus, est diffusé.


Le 08 mars 1950, le lendemain de la venue d'un informateur qui apporta d'importants renseignements, l'Adjudant-Chef Joseph Garin commence à porter des soupçons sur trois frères polonais repris de justice. L'enquêteur demande au Gendarme Matray de l'accompagner pour des vérifications et tous deux partent alors pour un restaurant où Antoine Czalkovski (23 ans), l'un des individus soupçonné, aurait l'habitude de venir. Ils y trouvent le jeune homme qui est conduit jusqu'à son domicile pour perquisition. À l'arrivée dans le petit appartement en haut d'un immeuble, la lumière fait défaut et on ne trouve pas d'interrupteur. Le locataire prétend qu'il n'y pas d'électricité, proposant de prendre des bougies dans un tiroir. Un briquet à la main, l'Adjudant-Chef Garin l'en autorise et ne distingue que trop tard le revolver dont il s'est saisi à la place. Deux balles viennent frôler le militaire qui bondit sur son agresseur, le plaquant au sol. Une violente lutte s'engage dans l'obscurité totale lorsqu'une troisième balle, tirée à bout touchant, vient déchirer le ventre de l'Adjudant-Chef Garin, le blessant mortellement. Parvenant à trouver l'interrupteur de la pièce qui s'allume enfin, le Gendarme Matray croit le criminel hors d'état de nuire, celui-ci restant inerte sous le poids de son camarade qui crie à l'aide dans un dernier souffle de vie. Le jeune sous-officier descend aussitôt d'un étage et demande à un voisin d'appeler les secours avant de remonter en vitesse. Il tombe à cet instant nez à nez avec Antoine Czalkovski qui l'attend en position de tir après s'être emparé de l'arme du gradé. Sauvé d'une exécution par le cran de sûreté du revolver de dotation, le Gendarme Matray dégaine mais n'a pas le temps de riposter. Frappé à coups de crosse sur la tête puis projeté en arrière dans l'escalier à l'issue d'une mêlée, il se retrouve désarmé et tombera inconscient après avoir, dans un dernier effort, obligé le meurtrier à abandonner dans sa fuite quelques 800 000 anciens francs provenant du cambriolage du 24 février.

Le 10 mars 1950, Antoine Czalkovski est repéré à Torcieu (01), en plein cambriolage d'une habitation, là encore en présence des propriétaires. Cerné par les forces de l'ordre, le fugitif refuse toute reddition et prend une fillette en otage afin de s'en servir comme bouclier humain. Il est finalement abattu sous les tirs d'un gendarme sans que l'enfant ne soit blessé.

Interpellé à Avignon (84) dans la journée du 09 mars 1950, son frère Charles Czalkovski (24 ans) sera jugé en septembre 1950. Reconnu coupable du meurtre de monsieur André qu'il a avoué, il est condamné à la peine de mort et guillotiné le 14 février 1951.

Le dernier frère (identité ignorée), complice présumé et déjà coauteur de plusieurs cambriolages, aurait réussi à passer la frontière pour se réfugier en Pologne. Suites judiciaires ignorées le concernant.


Né le 08 mars 1896 à Virignin (01), l'Adjudant-Chef Joseph Garin affichait 30 ans de services dans la Gendarmerie et commandait la Brigade Territoriale de Bourg-en-Bresse. Il était vétéran de la première guerre mondiale au sein de l'Armée de Terre. Durant la seconde guerre mondiale, arrêté et malmené par la Gestapo en juillet 1940 pour refus de soumission et outrage à l'occupant (dénoncé par un gendarme collaborateur qu'il avait blâmé), le sous-officier est relâché après 1 mois d'emprisonnement. En mai 1944, il est à nouveau fait prisonnier par l'ennemi pour faits de résistance (aide à la soustraction au STO et aide aux maquis locaux) mais il est libéré en août 1944 par les troupes américaines alors qu'il allait être déporté en Allemagne. Déjà décoré de la Médaille Militaire, de la Médaille de la Résistance Française, de la Médaille Commémorative de la Guerre 14-18, de la Médaille Interalliée 14-18 et de la Croix du Combattant 14-18, il reçoit la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur et la Médaille de la Gendarmerie (avec grenade de bronze) à titre posthume. Marié et sur le point de prendre sa retraite, il avait eu 54 ans le jour de son décès.

La 222ème promotion de sous-officiers de Gendarmerie de l'école de Montluçon (2000) porte le nom de l'ADC Garin. Son nom sera plus tard inscrit sur le monument aux Morts de Virignin (01).

Une plaque commémorative a été apposée dans la caserne
de la BT de Pont-d'Ain (01).


(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)
Sources :
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1950/03/10/un-polonais-assassin-attaque-les-deux-gendarmes-venus-pour-l-arreter-tue-l-un-blesse-l-autre-et-s-enfuit_2051714_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1950/03/11/blesse-dans-une-ferme-le-polonais-deux-fois-assassin-est-mort-ce-matin_2051725_1819218.html
-http://laveuveguillotine.pagesperso-orange.fr/Condamnations1870-1981.html
- Livre d'or de la Gendarmerie année 1950
- Journal l'Aurore, n°1707 du 09 mars 1950
- Journal Détective, n°194 du 20 mars 1950
- SHD DAVCC de Caen
Pôle Mémoriel Les Gendarmes Dans La Résistance
- Maréchal des Logis Chef Dominique Le Dortz, retraité de Gendarmerie

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