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Yves Giummarra 07 août 1983

Gendarme Yves Giummarra, tué en service commandé
 à l'âge de 31 ans. Sur appel d'un témoin, s'est transporté
 dans un camping où logeaient des individus recherchés
 et a repéré le véhicule à bord duquel ces derniers
 s'enfuyaient. Contraint d'agir avant l'arrivée des
 renforts, a été confronté à trois terroristes liés
 au nationalisme basque dont un était déjà
 auteur de l'assassinat de deux policiers.
 Pris sous le feu avec son camarade
 blessé, est tombé sous les balles
 en ripostant
, Victime du Devoir.
Le dimanche 07 août 1983 vers 19 heures à Léon (40), prévenue qu'un témoin a reconnu des individus liés au terrorisme basque, une patrouille de Gendarmerie se transporte jusqu'à un camping situé route du PuntaouÀ leur arrivée sur place, les militaires constatent que quatre hommes quittent les lieux à bord d'une Renault 4L immatriculée dans les Pyrénées-Atlantiques. L'attention portée sur cette voiture, les Gendarmes Yves Giummarra et Jean-Pierre Plouzeau sollicitent des renforts à la radio et décident de la suivre à bonne distance, ignorant encore l'identité de ses occupants. La 4L amorce un demi-tour, le véhicule sérigraphié fait de même. De part et d'autre, il n'y a plus aucun doute.

Revenant sur ses pas, la 4L se stationne à proximité du même camping tandis que le véhicule de Gendarmerie s'arrête quelques mètres derrière. Préparés au pire, les deux sous-officiers mettent pied à terre et ordonnent aux occupants de descendre un par un les mains en l'air lorsque le conducteur armé s'enfuit en courant en direction des bois environnants. Dissimulant chacun des pistolets de calibre 9 mm, les trois passagers font quant à eux mine d'obtempérer mais ils commencent à s'éparpiller autour des gendarmes. Hésitants, les militaires crient des sommations pour tenter de les dissuader mais une quinzaine de coups de feu s'abattent sur eux en quelques secondes. Positionné derrière un arbre, le Gendarme Giummarra réplique avec plusieurs tirs et cherche probablement à éviter un encerclement lorsqu'il est mortellement atteint de plusieurs balles dont l'une l'a atteint en plein cœur. Le Gendarme Plouzeau riposte pour sa part à 2 reprises avant d'en devenir incapable, sa main droite mutilée par un projectile puis son arme récupérée par un des criminels qui l'assomme au passage avec un bout de bois. Les trois tireurs s'emparent du véhicule de Gendarmerie pour prendre la fuite. À Saint-Michel-Escalus (40), les meurtriers abandonnent l'automobile trop visible pour prendre possession d'une Simca 1100, expulsant son propriétaire sous la menace des armes. Malgré la mise en place d'un important dispositif, la trace des fugitifs (qui laissent derrière eux armes, munitions ainsi qu'explosifs) est perdue à Saint-Vincent-de-Paul (40) où le véhicule volé sera retrouvé 6 jours plus tard camouflé dans la végétation.

Les enquêteurs obtiennent cependant une importante pièce à conviction, la fusillade ayant été filmée par un vacancier. Le conducteur de la 4L, Jean-Louis Larre, ainsi que les trois passagers, Philippe Bidart, Gabriel Mouesca et Joseph Etcheveste, sont rapidement identifiés comme des membres du groupuscule terroriste Iparretarrak qui multiplie à cette époque les attentats à l'explosif et les vols à main armée. Introuvable depuis 3 ans, Bidart était déjà activement recherché pour l'assassinat des Gardiens de la Paix Jackie Bouyer et Bernard Roussarie, tués par balles dans une embuscade le 19 mars 1982.

Le 1er mars 1984, Mouesca sera interpellé à Bayonne (64) par la Police Nationale. Au cours de l'arrestation, Mouesca ayant brandit un pistolet, un policier ouvre le feu en situation de légitime défense et une balle perdue vient blesser mortellement un autre membre d'Iparretarrak qui n'était pas armé. Jugé par la Cour d'Assises Spéciale de Paris (75) et condamné notamment pour le meurtre du GND Giummarra, Mouesca sera libéré en juillet 2001, après 17 ans de détention (avec une période d'évasion de 1986 à 1987).

Le 25 août 1987 à Biscarrosse (40), contrôlé de manière fortuite par une patrouille de Gendarmerie, Bidart ouvre à nouveau le feu. Le Gendarme Buschmann est tué par balles tandis que le Maréchal des Logis-Chef Chevanton, gravement blessé, manque de peu d'être achevé.

Le 20 février 1988, Bidart et Etcheveste sont finalement localisés au Boucau (64) par la SR de Bayonne. À cette occasion, Etcheveste brandit une arme avant d'être neutralisé par le tir d'un gendarme du GIGN. Devenu paraplégique du fait de cette blessure, le meurtrier sera gracié en 1993 sur décision du Président de la République, après 5 ans de détention.

Chef de l'organisation, Bidart est condamné par deux fois, en 1992 et 1993, à la réclusion criminelle dite à perpétuité pour les assassinats des GPX Bouyer et Roussarie (1982) ainsi que pour le meurtre du GND Buschmann (1987). En 2000, le terroriste est condamné une nouvelle fois à 20 ans de réclusion criminelle par la Cour d'Assises Spéciale de Paris pour le meurtre du GND Giummarra (1983). Il bénéficiera d'une liberté conditionnelle dès 2007, après 19 ans de détention.

Larre, le conducteur de la 4L qui s'était échappé en courant à travers les bois, n'a jamais été retrouvé et il est porté disparu depuis le 07 août 1983.

Né le 30 mai 1952 à Tunis (Tunisie), le Gendarme Yves Giummarra affichait 8 ans de services dans la Gendarmerie, était affecté à la Brigade Territoriale de Montfort-en-Chalosse (40) et détaché en renfort estival au Poste Provisoire de Léon. À titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire et la Médaille de la Gendarmerie (avec grenade de bronze). Marié, père de deux filles âgées de 6 et 3 ans, il avait 31 ans.

(merci de me contacter si vous avez plus d'informations à ce sujet)
Sources :
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1983/08/13/les-basques-comme-les-corses_2826222_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1983/08/09/la-fusillade-au-cours-de-laquelle-un-gendarme-a-trouve-la-mort-s-inscrit-dans-le-cadre-de-la-campagne-anti-touristes-menee-par-des-militants-nationalistes_2827227_1819218.html
-https://www.liberation.fr/societe/2000/03/25/au-proces-des-basques-retour-sur-une-fusillade-vieille-de-17-ans-tire-lui-dans-les-pattes_320195
-http://www.liberation.fr/societe/2000/04/03/basques-15-et-20-ans-pour-complicite_323573
-http://www.letelegramme.fr article du 23 mars 2000
-https://www.ladepeche.fr/article/2007/02/15/4255-justice-bidart-libere-deja-la-polemique.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1983/08/10/quatre-nationalistes-basques-sont-activement-recherches_2825554_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1984/03/03/un-sympathisant-du-groupe-iparretarrak-est-tue-par-la-police-au-cours-d-une-arrestation_3016245_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/archives/article/1993/12/26/militant-d-iparretarrak-joseph-etcheveste-est-gracie-par-le-president-de-la-republique_3971486_1819218.html
-https://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2007/02/20/philippe-bidart-ni-regrets-ni-regain_869419_3214.html
- Journal Sud Ouest, 08 août 1983
- Journal Sud Ouest, 11 août 1983
- Antenne 2 JT 20h du 08 août 1983
- Antenne 2 JT 20h du 09 août 1983
- Livre d'or de la Gendarmerie année 1983

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